Porteurs : C. Cardon-Quint, J. Deloye, L. Dumond, E. Guillemard, P.-Y. Lacour
Dans une perspective socio-historique, le programme voudrait étudier l’historicité des mises en ordre du monde social, c’est-à-dire le travail de construction des catégories qui opèrent dans le monde social, la manière dont les gens sont classés selon des statuts, des professions, des genres etc. La perspective adoptée reprend et prolonge le questionnaire proposé par F. Cosandey (Dire et vivre l’ordre social en France sous l’Ancien Régime, Éditions de l’EHESS, 2005). Mais il vise davantage à interroger la liaison entre l’ordre des représentations et l’ordre social, en étudiant l’opérativité des catégories.
Cette mise en ordre du monde s’accompagne d’un travail de légitimation par les institutions sociales (par ex. par le mode analogique de définition du masculin/féminin) de problèmes dans la définition des frontières catégorielles (par ex. entre les métiers de la santé ou de l’éducation) et de lutte de hiérarchisation entre groupes (par ex. dans l’ordre des processions). Ces ordres sociaux opèrent dans tout ou partie de l’espace social. Ils sont parfois mis en crises par la concurrence d’autres formes de catégorisation ou d’autres logiques de hiérarchisation, voire par l’émergence de nouveaux ordres sociaux.
Le groupe de travail propose de mener des recherches sur l’historicité des ordres sociaux et de leurs crises qui devraient déboucher sur une journée d’étude. Ce travail doit aussi accompagner des recherches dans le prolongement du groupe Humanexp qui est un lieu pour réfléchir aux méthodes de l’analyse quantitative dans les sciences sociales, notamment sur la question de la définition des classes d’équivalence (Alain Desrosières, « Classer et mesurer : les deux faces de l’argument statistique », Réseaux. Communication - Technologie - Société, 13-71, 1995, p. 11‑29).