RISE : Recherche Interdisciplinaire sur les Sauvages en Europe

RISE : Recherche Interdisciplinaire sur les Sauvages en Europe (2017-2018)


Équipes partenaires : CRISES, CEFE.


Porteurs : Antoine Pierrot, Nicolas Lescureux

 

Qui a peur du loup ? Le projet RISE vise à analyser les situations de crises des sociétés et les solutions d’adaptation face à l’intrusion du sauvage. Le loup est placé au centre de la focale, parce qu’il révèle à l’extrême les tensions sociales : les éleveurs s’opposent aux protecteurs de la faune ; les ruraux dénoncent des mesures de protections qui seraient le fait de décideurs urbains ne vivant pas au quotidien les menaces. Celles-ci sont aussi un enjeu médiatique, le loup fait de l’audience. C’est également un sujet qui interpelle les politiques voire la politique, impuissants face à des interlocuteurs inconciliables. Cette expansion du loup en Europe montre aussi des vulnérabilités qui s’inscrivent dans le rapport et l’aménagement de l’environnement. Les friches, l’isolément, le climat sont des facteurs qui comptent.

RISE vise l’étude comparative de deux terrains où les loups ont fait parler, écrire, compter. L’un est la Roumanie. Les attaques sont anciennes et nombreuses. L’autre est dans les Cévennes. Cette zone de pâturage commence à être exposée depuis quelques années. Les étudier comparativement, c’est saisir leurs ressemblances et leurs dissemblances, c’est comprendre comment les sociétés humaines font face à elles-mêmes quand le sauvage frappe à leur porte. L’approche historique et écologique est une nécessité car les phénomènes de vulnérabilité et d’adaptation s’inscrivent dans la durée. Le projet RISE entend donc dresser un état des lieux factuel dans le temps et dans l’espace de ces relations entre hommes et loups, en dépouillant les archives du passé (presse, registres paroissiaux et d’état civil, archives des sociétés de chasse...) et en en recueillant les mémoires récentes et immédiates des attaques. La recherche est interdisciplinaire car son objet est un point de rencontre et de tension entre les hommes et la nature. Parce que ce projet questionne le présent et élabore des points de comparaison avec le passé, il entend comprendre et intervenir dans des débats de sociétés parfois virulents et contribuer ainsi à l’élaboration d’un « espace public » qui dépasse les postures radicales.

Dernière mise à jour : 15/02/2024