PAGOPI : approche interdisciplinaire des conséquences de la Pollution environnementale par l'AGent Orange et les herbicides utilisés par les agriculteurs dans la Péninsule Indochinoise
Ce programme de recherche est clos depuis 2021.
Équipes partenaires : INSERM, CRISES, CERCE-LERSEM
Porteurs : Pierre Journoud, Françoise Paris, Bernard Formoso
Caractérisée par des épandages massifs de défoliants à des fins militaires et par un long déni de ses conséquences, la guerre chimique conduite entre 1961 et 1974 par les Etats-Unis et leur allié vietnamien a contaminé plusieurs millions de personnes, essentiellement au Sud-Vietnam et, de façon beaucoup plus marginale, au Laos et au Cambodge. Par les quantités et la nature des agents chimiques utilisés, dont 65% d’agent orange, comme par l’ampleur du bilan humain et écologique, cette tragédie sans précédent dans l’histoire des guerres continue à produire des effets délétères sur les écosystèmes et les êtres humains. Les conséquences de la dioxine sont depuis longtemps soupçonnées de se transmettre de génération en génération. Il est devenu d’autant plus urgent d’en démontrer les mécanismes biologiques, biochimiques ou génomiques, que l’utilisation des pesticides dans le monde agricole s’est généralisée dans cette région déjà martyr. Incubé par l’Association Française pour l’expertise de l’Agent orange et des Perturbateurs Endocriniens (AFAPE), le programme de recherches PAGOPI vise, dans une première étape, à recueillir le plus de données scientifiques possibles sur les conséquences sanitaires et environnementales de la guerre chimique, comme sur les effets des pesticides utilisés par les agriculteurs. Une douzaine d’enseignants-chercheurs de six disciplines appartenant aux sciences de la vie et aux sciences sociales couvriront quatre pays de la péninsule indochinoise – le Cambodge, le Laos, la Thaïlande et le Vietnam. Leur état des lieux permettra la concrétisation, dans une deuxième étape, d’une mission d’expertise de haut niveau chargée de rechercher des arguments scientifiques irréfutables, en particulier sur l’effet transgénérationnel de la dioxine. En érigeant la guerre chimique des années 1960 en modèle expérimental humain pour l’étude des perturbateurs endocriniens, les participants au programme PAGOPI espèrent non seulement contribuer à en panser les plaies, mais aussi faciliter la prévention des catastrophes écologiques et sanitaires d’aujourd’hui et de demain liées à la multiplication des perturbateurs endocriniens dans notre quotidien. Associant étroitement monde académique et monde associatif, ce programme s’avère ambitieux dans ses objectifs, résolument interdisciplinaire dans sa conception et inédit dans ses méthodes.
Dans le cadre de ce programme, Pierre Journoud, Professeur d'histoire contemmporaine, coporteur du programme et membre de CRISES, a introduit et animé une visioconférence intitulée "Des guerres d'hier à l'agriculture d'aujourd'hui : Pesticides et dioxines dans la péninsule indochinoise" le jeudi 28 janvier 2021, de 11h30 à 13h.
Lien d'accès YouTube : http://www.mshsud.tv/spip.php?article1017
Présentation détaillée de la conférence
Programme de la visioconférence introductive
- Eve BUREAU-POINT (chercheure au Centre Norbert Elias, CNRS), Victimes de la guerre chimique : les oubliés du Cambodge
- Bernard FORMOSO (professeur d'anthropologie et directeur adjoint de l'UMR Savoirs environnement et sociétés à l'UPVM3), Sensibilisation et réponse des agriculteurs du nord-est de la Thaïlande à la pollution environnementale aux pesticides
- Jean-Philippe DEGUINE (Directeur de recherches au CIRAD), Réduire les pesticides dans l'agriculture : de l'île de La Réunion au delta du Mékong
- Charles SULTAN (Professeur émérite d'endocrinologie pédiatrique à l'Université de Montpellier et président de l'Association française pour l'expertise de l'Agent orange (AFAPE)), L'impact de la dioxine sur la Santé : les nouveaux marqueurs d'une transmission multi- et transgénérationnelle ; avec Laura GASPARI (pédiatre à l'Unité d'Endocrinologie-Gynécologie Pédiatrique, Service de Pédiatrie, Hôpital Arnaud-de-Villeneuve, CHU Montpellier et Université de Montpellier)
Pierre Journoud a également organisé un colloque en 2018, participé à une mission d'enquête au Vietnam en 2019, et animé un cycle de conférences à la MSH, en 2021, que vous retrouverez sur ce site :
https://www.canal-u.tv/chaines/msh-sud/pagopi
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Dernière mise à jour : 15/02/2024