Programme 1 : Croyances religieuses et interprétations dans les sociétés

Le programme est centré sur le phénomène religieux afin d'étudier comment la croyance au sens le plus large influe sur les comportements sociaux, sachant que la croyance elle-même constitue un objet d'investigation par les mécanismes interprétatifs sur lesquels elle repose. L'originalité de la démarche est d'associer des historiens, des psychanalystes et des spécialistes de théologie protestante travaillant sur des périodes et des thématiques très différentes, ce qui permet de mesurer à travers le temps long les multiples aspects de la croyance.

Serge Brunet travaille ainsi sur les affrontements religieux durant la première modernité et prévoit l'achèvement de trois synthèses importantes, l'une sur les prémices des guerres de religion, l'autre consacrée à la transition de la guerre de la Ligue à la Contre-Réforme, une autre enfin sur la comparaison de l'influence de l'orthodoxie et du Christianisme occidental dans les sociétés, en lien avec le programme international Models of Religious Pluralism in the East and in the West of Europe. Middle Ages - Early Modern Period (Pr M. Dmitriev, Université Lomonossov, coordinateur).

Sont poursuivies les recherches sur la constitution et le fonctionnement de la croyance à travers les domaines suivants : l'analyse du caractère multipolaire du judaïsme (judéen, samarien, et diasporique) conduite par Dany Noquet dans le cadre de l'European Association for the Biblical Studies (EABS) avec, entre autres, la préparation d'un ouvrage collectif (Judaism(s)-Yahwism(s)-Israel(s) ; la diversité des cultures et des formes narratives dans la littérature néotestamentaire (Céline Rohmer) avec le Réseau de recherche en Narratologie et Bible ; la rencontre entre la philosophie politique néo-thomiste et le libéralisme politique : l'étude des cimetières confessionnels, dans le conteste français de laïcisation des cimetières depuis la loi de 1884 (Pierre-Yves Kirschléger).

La présence de la croyance dans les sociétés contemporaines est aussi étudiée dans une perspective historique : Marc Boss s'intéresse aux grands principes de la laïcité et à leurs sources théologiques dans le puritanisme séparatiste du XVIIe s. et Gilles Vidal continue son travail sur l'enseignement de la théologie protestante au XIXe et au XXe siècles (Montauban, Montpellier) et sur la situation post-missionnaire dans un cadre post-colonial.

Des spécialistes de sciences bibliques, d'herméneutique et de psychanalyse, autour de Guilhen Antier, travaillent sur les reconfigurations du croire en postmodernité en s'intéressant notamment à la façon dont la prise en compte de l’inconscient éclaire les rapports que peuvent entretenir les textes bibliques et la littérature. Opérant à la lisière de l’objectivité du texte et de la subjectivité du lecteur, la démarche interprétative mise en place éclaire d’un jour particulier les représentations du divin et de l’humain qui se déploient dans la culture. La référence à la tradition biblique, pour être centrale, n’est pourtant pas exclusive, ce qui permet d’élargir le questionnement au religieux d’une manière plus générale en perspective interculturelle. Une telle pratique de l’interdisciplinarité s’interroge nécessairement sur ses fondements, ses enjeux et ses effets, ce qui appelle régulièrement des réflexions d’ordre épistémologique et méthodologique. Un numéro thématique de la revue Etudes théologiques et religieuses présentera une partie de ces recherches en 2024.

Ces travaux rencontrent ceux de P.-Y. Kirschléger qui coordonne des recherches collectives sur l'histoire de l'Église Réformée en France au XXe siècle et sur une histoire religieuse de la France dans une perspective européenne. Un nouveau thème de recherche émerge de ces travaux : dans la formation, la diffusion et la transformation de la croyance, le rôle d'internet et des réseaux sociaux devient en effet essentiel, et prend des formes nouvelles par rapport à ce qui se faisait il y a 20 ans ou même il y a 5 ans.

Des philosophes, des spécialistes d'herméneutique et des psychanalystes, autour de Guilhen Antier, travaillent sur les reconfigurations du croire en postmodernité à travers les expériences contemporaines de la temporalité (mémoire, histoire, eschatologie). Ils s'intéressent aux formes pathologiques et violentes de la croyance, sur lesquelles l'accent sera mis.

Ces travaux rencontront ceux de P.-Y. Kirschléger qui coordonne des recherches collectives sur l'histoire de l'Église Réformée en France au XXe siècle et sur une histoire religieuse de la France dans une perspective européenne. Un nouveau thème de recherche émerge de ces travaux : dans la formation, la diffusion et la transformation de la croyance, le rôle d'internet et des réseaux sociaux devient en effet essentiel, et prend des formes nouvelles par rapport à ce qui se faisait il y a 20 ans ou même il y a 5 ans.

Dernière mise à jour : 23/01/2024