Philosophie et féminismes

  • Séminaire "Histoires féministes de la philosophie" : programme de recherches mené par Aurélie Knüfer

Conférence de Ludmilla Lorrain : La philosophie féministe d'Harriet Taylor

Lundi 8 avril 2024 de 14h à 15h30 - salle des Panathénées 006 STC 2

Présentation de la conférencière :

La pensée d'Harriet Taylor a fait l'objet d'un effacement. Connue pour avoir été la femme du philosophe John Stuart Mill, avec lequel elle a co-écrit plusieurs ouvrages importants dont De la liberté, ses écrits propres restent peu connus, et par conséquent peu étudiés. Ses œuvres complètes, disponibles depuis 1998 grâce au travail de Jo Ellen Jacobs, donnent pourtant à voir une pensée philosophique dont l'envergure n'a rien à envier aux philosophes du canon. La richesse de cette œuvre, qui se porte autant sur des questions de philosophie morale et politique que sur l'esthétique ou la philosophie de la religion, doit achever de nous convaincre de son importance. En m'intéressant plus particulièrement à sa philosophie féministe, et en donnant à voir la radicalité des thèses qu'elle développe sur le mariage, sur l'organisation de la famille ou encore sur l'éducation des jeunes filles, en particulier leur éducation sexuelle, j'aimerais souligner la fécondité des thèses qu'elle développe, dont je tâcherai aussi de mettre en évidence la double inscription dans l'histoire longue de la philosophie, et dans les discussions féministes de son temps.

 

Contact : aurelie.knufer@univ-montp3.fr

  • Archives des journées d'études "Pour une histoire féministe et décoloniale de la philosophie"

Journée d'étude du 24 octobre 2002 "PhilosophEs" dans le cadre du cycle "Pour une histoire féministe et décoloniale de la philosophie"

En ligne

Matinée : (9h-12h)

SERBAN Claudia : Iris Marion Young et le corps comme être sexué

COROT Guilhem : Sciences, valeurs et diversité : l'épistémologie sociale d'Helen Longino

MOUZE Létitia : Littérature, lecture, et philosophie chez Simone Weil


Après-midi : (14h-16h)

MARTY Frédéric : Louise Dupin. Relire l’histoire des idées en 1750 pour redonner leur place aux femmes : « les philosophes particulièrement auraient dû prendre les femmes sous leur protection ».

PHILOSOPHES AUX FEMININS (proposition groupée, retour d'expérience). Pour une autre histoire de la philosophie : des philosophes aux féminins.

 

Résumés et présentation des intervenant.e.s

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Claudia Serban est maîtresse de conférences à l'Université Toulouse 2 Jean Jaurès. Elle est l’auteur de nombreux articles portant sur la phénoménologie allemande et française, ainsi que sur la philosophie allemande classique. Le livre issu de sa thèse de doctorat, intitulé Phénoménologie de la possibilité : Husserl et Heidegger, est paru en 2016 aux Presses universitaires de France.

Iris Marion Young et le corps comme être sexué

Mon intervention portera sur deux des essais publiés par Iris Marion Young dans les années 80 et  repris désormais dans l’ouvrage On Female Body Experience (2005) : « Throwing Like a Girl : A Phenomenology of Feminine Body Comportment. Motility and Spatiality » et « Pregnant Embodiment ». Si le sous-titre du premier reflète déjà une dette importante à l’égard de Merleau-Ponty, ses analyses contribuent à faire ressortir les limites et la partialité du regard que ce dernier a porté, dans sa Phénoménologie de la perception (1945), sur « Le corps comme être sexué ». La lecture critique de Merleau-Ponty que Young nous invite à mener a trouvé l’une de ses formulations les plus influentes sous la plume de Judith Butler, dans l’article « Sexual Ideology and Phenomenological Description » (1989). C’est à la convergence de leurs deux entreprises que je vais m’intéresser, ainsi que, plus généralement, au renouveau du projet d’une phénoménologie du corps sexué qu’elles ont rendu possible.

Publications récentes et en cours :

« Husserl, phénoménologue de la maternité ? », dans ALTER. Revue de phénoménologie, dossier « Sexe et genre », coordonné par Claudia Serban et Natalie Depraz, à paraître en novembre 2022 ;

« Porter l’enfant », dans Ce qui me pèse et ce qui me porte. De l’esthétique de la « portance » au souci éthique, éd. par Christine Leroy et Chiara Palermo, Paris, Hermann, 2022, à paraître ;

« Generative Temporality », dans New Phenomenological Perspectives on Space and Time, éd. par Luz Ascarate et Quentin Gailhac, Washington DC, Lexington Books, à paraître en 2023 ;

« Transcendental Philosophy, Psychology, and Anthropology : Kant and Husserl on the “Inner Man” and the Human Being », in The Palgrave Handbook of German Idealism and Phenomenology, éd. Par Cynthia D. Coe, Palgrave Macmillan, 2021, p. 41-62.

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MOUZE Létitia

Résumé :

J’étudierai la lecture que fait S. Weil de l’Iliade dans son essai L’Iliade ou le poème de la force pour tâcher de montrer en quoi cette lecture tranche sur les lectures d’œuvres littéraires habituellement faites par des philosophes : S. Weil ne plaque pas sur le poème épique des concepts forgés a priori, elle ne fait pas non plus de ce poème l’illustration d’une réflexion qui se serait constituée en-dehors de lui, mais il est ce dans quoi et ce par quoi se constituent sa pensée. J’essaierai de montrer que la lecture qu’elle fait de ce texte est commandé par sa conception, et de la littérature,  et de la philosophie.

Bibliographie :

Létitia Mouze, agrégée de philosophie, MCF-HDR en philosophie à l'UT2J, critique littéraire, travaille sur la philosophie antique (essentiellement Platon), en philosophie politique, en esthétique, sur les rapports entre littérature et philosophie, sur Benjamin, et sur S. Weil. Elle commence un travail sur le splantes en philosophie (notamment antique). A publié des traductions de dialogues de Platon au LIvre de Poche (le Phèdre en 2007, le Sophiste en 2019), divers ouvrages sur Platon, et des articles variés. Parmi les ouvrages et articles récents :

- Chasse à l’homme et faux-semblants dans le Sophiste de Platon (Classiques Garnier, coll. "Kaïnon", 2020)

- « Lecture et mémoire dans le Phèdre : Platon contre « Barthes et al. » - to the happy few », Methodos n° 20, 2020

- « L’approche éthique de la littérature en nie-t-elle la spécificité ? », La littérature caribéenne sous l’angle du rapport esthétique/éthique, Dominique Deblaine dir., Études africaines et créoles n° 10, Presses Universitaires de Bordeaux, 2020, p. 11-28.

- « L’anthropologie de Simone Weil », article pour le Dictionnaire des anthropologies dirigé par Albert Piette et Mathilde Lequin, à paraître à l’automne 2022 (sous presse).

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 COROT Guilhem : Sciences, valeurs et diversité : l'épistémologie sociale d'Helen Longino

Titre :
Sciences, valeurs et diversité : l'épistémologie sociale d'Helen Longino

Résumé :
La place des valeurs sociales et politiques dans les sciences est devenue un sujet majeur de la philosophie des sciences. Le travail d’Helen Logino en est emblématique. Je présenterai une de ses études de cas à ce sujet en philosophie de la biologie, puis sa proposition de redéfinir l’objectivité scientifique à partir de critères communautaires. Je proposerai enfin quelques éléments sur les débats contemporains autour de ces critères.

Bibliographie :
Kitcher, P. (2010) (trad. par Stéphanie Ruphy). Science, vérité et démocratie. Presses universitaires de France.
Longino, H. E. (1990). Science as social knowledge: Values and Objectivity in Scientific Inquiry. Princeton university press.
Longino, H. E. (2002). The Fate of Knowledge. Princeton University Press.
Longino, H. E. (2013).  Studying Human Behavior: How Scientists Investigate Aggression and Sexuality. University of Chicago Press.
Intemann, K. (2011). Diversity and dissent in science: Does democracy always serve feminist aims? In Feminist epistemology and philosophy of science (pp. 111-132). Springer, Dordrecht.

Guilhem COROT est doctorant à l’EHESS. Ses recherches interrogent certains enjeux épistémologiques et politiques soulevés par la prise en compte des relations entre science et société, à partir du rôle de nos représentations et de la confiance épistémique pour les problèmes de l’induction, de la confirmation et du changement scientifique. D’un point de vue disciplinaire, elles s’inscrivent à l’intersection de la philosophie générale des sciences, de l’épistémologie sociale et de la philosophie politique des sciences. La perspective que j’adopte s’inscrit en continuité avec les élaborations de l’épistémologie féministe et de l’épistémologie du positionnement (standpoint).

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FREDERIC MARTY

Titre : Louise Dupin : relire la tradition intellectuelle en 1750 pour redonner leur place aux femmes 

Résumé : On redécouvre et on publie aujourd’hui les manuscrits inédits de Louise Dupin (1706-1799), brillante salonnière qui eut pour secrétaire Jean-Jacques Rousseau. Autrice féministe, elle défendait la stricte égalité des sexes en traquant la misogynie dans la tradition intellectuelle. Elle proposait aussi une ambitieuse réforme de la société afin de redonner leur place aux femmes.

Bio-bibliographie :

Docteur ès lettres, Frédéric Marty est professeur agrégé dans l’enseignement secondaire et chargé d’enseignement à CY Cergy Paris Université.

Publications :

Frédéric Marty, Louise Dupin, Défendre l'égalité des sexes en 1750, Paris, Classiques Garnier (collection « L’Europe des Lumières »), 2021.

Louise Dupin, Des femmes. Observations du préjugé commun sur la différence des sexes (édition de Frédéric Marty), Paris, Classiques Garnier, 2022.

Louise Dupin, Des femmes. Discours préliminaire (édition de Frédéric Marty) Paris, Payot & Rivages (collection « Petite Bibliothèque Payot »), 2022.

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PHILOSOPHES AUX FEMININS (proposition groupée)

Pour une autre histoire de la philosophie : des philosophes aux féminins

Présentation :

Lila Droussent, Doctorante en philosophie, ENS Lyon, Triangle.

Marion Pouliquen, Master 2 Ethires, Paris 1 Panthéon Sorbonne

Eva Espeluque, Master de philosophie, Paris 1 Panthéon Sorbonne

Naomi Benhaddou, Agrégative en philosophie, Sorbonne Université

Résumé :

Le projet « Philosophes aux féminins » est clair et ambitieux : remédier à l’oubli et à la spoliation des travaux des femmes en philosophie, et par-là ouvrir la possibilité d’une autre manière de philosopher, ce faisant d’une autre histoire, de notre histoire. Nous expliquerons les raisons de ce projet, sa mise en pratique (qui existe maintenant depuis trois ans), ainsi que les difficultés rencontrées et les réticences auxquelles nous avons été confrontées.

Bibliographie :

Anonyme, « L’invisibilisation des apports théoriques, des créations conceptuelles » : le vrai sexisme universitaire », Le Monde.fr, 11 octobre 2018

Sarah Arnaud et Cloé Gratton, « Les femmes en philo, qu’est-ce que ça mange en hiver ? », Revue Glad, 30 juin 2018

Sarah Kofman, « La question des femmes : une impasse pour les philosophes », Les cahiers du GRIF, vol. 46, n°1, 1992, p.65-74.

« Combien de philosophEs ? », Libération.fr, 16 octobre 2018

Anais Choulet-Vallet, Pauline Clochec, Delphine Frasch, Margot Giacinti, Léa Védie dir., Théoriser en féministe, Hermann, 2021

Organisation : 

Vanina Mozziconacci : vanina.mozziconacci AROBASE univ-montp3.fr

Aurélie Knüfer

 

Colloque : Passer et dépasser la philosophie

Session #4

Auditorium, Saint-Charles 2 : 12 avril 2022

Discutante de la journée : Léna DORMEAU (Chercheuse indépendante)

PROGRAMME :

Matinée : 9h-12h

9h : accueil des participant·e·s 

9h30 : Présentation de la journée

Pauline VERMEREN (Université de Paris) : Politique et action politique en philosophie. Approche d'une décolonisation de la philosophie

Nina ASHER (University of Minnesota) : Postcolonialism, Decolonization, and Education in Global Times

Après-midi: 14h-18h

Janik ROJAS (Universidad Nacional Autonoma de México) [en visio]  : Construire ses vaisseaux: Une réflexion sur l’inclusion du féminisme islamique dans l'histoire de la philosophie enseignée au Mexique depuis une perspective  décoloniale. De Vera Yamuni à nos jours.

Amaranta LOPEZ (Université Paris 1) et Gabriel TETRY RIVIERE (Université Toulouse Jean Jaurès) : Épistémologie politique de la blancheur et opacité décoloniale.

Sophie NICOLAS (Éducation nationale) : Conférence gesticulée: « La philosophie a t-elle un sexe? »

 

Colloque : La philosophie ? C'est l'activité des hommes libres ! Petite histoire  d'une oppression intellectuelle

Session #3

L’histoire de la philosophie, comme discipline et comme champ de recherches, paraît aujourd’hui en crise. Sous l’effet du développement indépendant des études post-coloniales et décoloniales d’un côté, des études féministes et de genre de l’autre, de nombreux/ses chercheur·es défendent l’idée d’un nécessaire renouvellement, en profondeur, de ses méthodes et de ses objets.

Les historien·nes de la philosophie continuent trop souvent à faire abstraction et à minoriser les théoricien·nes racisé·e·s, les femmes philosophes, réitérant ainsi l’exclusion ou la marginalisation dont ils et elles ont été les victimes en leur temps, qui n’est parfois pas si éloigné du nôtre. Or, l’exhumation de ces textes oubliés doit-elle se faire dans le cadre habituel de « l’histoire de la philosophie » ? Ne doit-elle pas, au contraire, nous conduire à en interroger le bienfondé ainsi que les limites du discours philosophique lui-même ?     

L’enjeu de ce colloque, premier en son genre en France, serait de donner à entendre à un large public la richesse et la diversité des travaux en histoire féministe et décoloniale de la philosophie, mais aussi d’ouvrir un espace de débat au sujet des principes et méthodes alternatives à mettre en œuvre dans une recherche et un enseignement de la philosophie enfin décolonisés et démasculinisés.

 

Jeudi 2 décembre, 18h30-20h, Auditorium de Saint-Charles 2

Conférence gesticulée de Carole HOSTEING (Université Picardie Jules Verne) "La philosophie ? C'est l'activité des hommes libres ! Petite histoire  d'une oppression intellectuelle".


Vendredi 3 décembre 2021, 9h-17h, Auditorium de Saint-Charles 2


Matin : enjeux épistémologiques et méthodologiques


9h : Mara MONTANARO (Université Paris 8) : Histoire de la philosophie et féminisme. Genèse et structure d’un objet «paradoxal» de réflexion théorique
10h : Jérémy BREDIN (Université de Liège) : Hipparchia : Une femme parmi les cyniques, une femme parmi les philosophes.
11h : Caroline FAYOLLE (Université de Montpellier) : L’épistémologie de l’histoire à l’épreuve des théories féministes


Après-midi : enjeux pédagogiques et didactiques


14h : Sébastien CHARBONNIER (Université de Lille) :  Le refus d'enseigner la philosophie aux femmes : au nom de l'« esprit de sérieux », toujours infantiliser les minorités
15h : Louise FERTE (Université de Lille) :  Anne-Marie Grauvogel (1868-1948), une figure de l’enseignement philosophique féminin au sein de l’ordre primaire

Renseignements : philofemdeco@gmail.com 

 

Colloque : Histoire décoloniale de la philosophie

Session #2

Date : Lundi 22 et mardi 23 novembre 2021

Lieu : Université Jean Jaurès (Toulouse)

L’histoire de la philosophie, comme discipline et comme champ de recherches, paraît aujourd’hui en crise. Sous l’effet du développement indépendant des études post-coloniales et décoloniales d’un côté, des études féministes et de genre de l’autre, de nombreux/ses chercheur·es défendent l’idée d’un nécessaire renouvellement, en profondeur, de ses méthodes et de ses objets.

Les historien·nes de la philosophie continuent trop souvent à faire abstraction et à minoriser les théoricien·nes racisé·e·s, les femmes philosophes, réitérant ainsi l’exclusion ou la marginalisation dont ils et elles ont été les victimes en leur temps, qui n’est parfois pas si éloigné du nôtre. Or, l’exhumation de ces textes oubliés doit-elle se faire dans le cadre habituel de « l’histoire de la philosophie » ? Ne doit-elle pas, au contraire, nous conduire à en interroger le bienfondé ainsi que les limites du discours philosophique lui-même ?     

L’enjeu de ce colloque, premier en son genre en France, serait de donner à entendre à un large public la richesse et la diversité des travaux en histoire féministe et décoloniale de la philosophie, mais aussi d’ouvrir un espace de débat au sujet des principes et méthodes alternatives à mettre en œuvre dans une recherche et un enseignement de la philosophie enfin décolonisés et démasculinisés.

 

Programme : 

Lundi 22 novembre 

13h45 : Ouverture par Hourya Bentouhami et Elsa Dorlin, Université de Toulouse 2 14h : Annagiulia Canesso (Université de Padoue) : ‘La science qui se fait’ : Hélène Metzger et la production du savoir scientifique.

14h30 : Julie Beauté (Ens-Ulm, Archives Husserl) : Val Plumwood : décoloniser la pensée par une épistémologie symbiotique écoféministe.

15h : Discussion

15h30 : Ruby Faure (Université Paris 8, LEGS) : Pour une histoire féministe décoloniale de la sexualité : avec et contre Michel Foucault.

16h : Théophile Lavault (Université Paris Nanterre, SOPHIAPOL) : Guerres des races » et rationalité de conquête : Michel Foucault, lecteur discret d’Hannah Arendt.

16h30 : Discussion

 

Mardi 23 novembre

9h30 : Laura Aristizabal Arango (Université de Liège) : Relire Hannah Arendt depuis un positionnement décolonial : nations, colonialité et racialisation.

10h : Erwan Sommerer (Université d’Angers, Centre Jean Bodin) : Racisme et ségrégation dans Théorie de la justice de J. Rawls : la critique décoloniale de Charles W. Mills.

10h30 : Discussion et pause-café 11h : Mickaelle Provost (Université Paris 1, ISJPS) : Interroger les œuvres de Simone de Beauvoir et de Frantz Fanon comme moments critiques dans l’histoire de la phénoménologie.

11h30 : Amaranta Lopez (Université Paris 1) et Gabriel Tétry-Rivière (Université de Toulouse 2) : Le plurilogue comme méthode décoloniale.

12h : Discussion

12h30 : Repas

Renseignements : philofemdeco@gmail.com 

 

Colloque : Les hommes peuvent-ils (vraiment) philosopher ?

Session # 1

Vendredi 15 octobre 2021, salle 006-Panathénée à St Charles 2

L’histoire de la philosophie, comme discipline et comme champ de recherches, paraît aujourd’hui en crise. Sous l’effet du développement indépendant des études post-coloniales et décoloniales d’un côté, des études féministes et de genre de l’autre, de nombreux/ses chercheur·es défendent l’idée d’un nécessaire renouvellement, en profondeur, de ses méthodes et de ses objets.

Les historien·nes de la philosophie continuent trop souvent à faire abstraction et à minoriser les théoricien·nes racisé·e·s, les femmes philosophes, réitérant ainsi l’exclusion ou la marginalisation dont ils et elles ont été les victimes en leur temps, qui n’est parfois pas si éloigné du nôtre. Or, l’exhumation de ces textes oubliés doit-elle se faire dans le cadre habituel de « l’histoire de la philosophie » ? Ne doit-elle pas, au contraire, nous conduire à en interroger le bienfondé ainsi que les limites du discours philosophique lui-même ?     

L’enjeu de ce colloque, premier en son genre en France, serait de donner à entendre à un large public la richesse et la diversité des travaux en histoire féministe et décoloniale de la philosophie, mais aussi d’ouvrir un espace de débat au sujet des principes et méthodes alternatives à mettre en œuvre dans une recherche et un enseignement de la philosophie enfin décolonisés et démasculinisés.

Programme

8h30 : Accueil des participant.e.s

Matin : 9h-12h

9h :  Introduction

9h15 : Pauline Clochec (Université de Picardie Jules Vernes, CURAPP) : Ne sauvons pas les hommes (philosophes) : le cas de Marx et du féminisme.

10h15 :  Anca Mihalache (Université Paris 1, HIPHIMO) : Le sujet cartésien est-il universel ? 

Pause : 11h15-11h30

11h30 : Ludmilla Lorrain (Université Paris 1, HIPHIMO) : Lectures et réceptions de l'œuvre de Mill : trois manières de réfléchir à une histoire féministe de la philosophie.

Après-midi : 14h-17h30

14h : Marie-Frédérique Pellegrin (Université Lyon III, IHRIM) : «C'est une femme qui parle » : regard critique sur la formation du canon philosophique moderne.

15h :  Sophie Benard (Université de Picardie Jules Verne, CURAPP) : Testo Junkie de Beatriz Preciardo, dire « je » en philosophie.

Pause : 16h-16h15

16h15 : Michèle Le Dœuff (CNRS) : Cela aurait pu se passer tellement mieux.

17h15-17h30 : Discussion générale

Renseignements : philofemdeco@gmail.com

Dernière mise à jour : 26/03/2024