Séminaire, 2021-2022
CRISES / RIRRA21 / Master d'études culturelles / IUF
Les études féministes et de genre ont pris pour objet, depuis une vingtaine d'années, la critique des sciences humaines et sociales. Elles ont mis en lumière le fait que ces savoirs se sont constitués autour de personnalités et de corpus massivement masculins, en marginalisant les femmes, en les prenant comme objets de discours et en légitimant parfois leur exclusion de l'éducation et de l'espace public. Ainsi, le fait historique de la domination masculine rejaillit sur les contenus, les impensés, la langue et les institutions scolaires et universitaires du temps présent. Au-delà de leurs spécificités, de leurs différences en termes d'ancienneté et de prestige, la philosophie, l'histoire, la sociologie, l'anthropologie, les études littéraires, artistiques, culturelles et linguistiques partagent ces principes de constitution faisant primer des hommes, des normes et des valeurs masculines (telles que culturellement et socialement construites) sur des femmes souvent invisibilisées, des normes et des valeurs féminines perçues comme inférieures. Dès lors, comment repérer les différentes formes de sexisme prévalant dans les institutions universitaires et les productions scientifiques ? Comment lire et écrire en étant conscient·es de la manière dont le genre traverse nos savoirs disciplinaires, nos références et notre expression ?
Organisé dans la continuité de l'atelier du master d'études culturelles 2019/2020, ayant exploré les modalités et les conséquences de cette masculinisation des sciences humaines et sociales d'une manière à la fois critique et construcive, et après un séminaire interdisciplinaire en 2020/2021, ce séminaire poursuit les pistes de recherches et les interrogations tant méthodologiques qu'épistémologiques qui s'y sont ouvertes. Il a accueilli d'octobre 2021 à février 2022 des chercheur·ses qui ont revisité leurs enquêtes passées ou en cours, l'évolution de leur éccriture et de leurs lectures, en tentant de démasculiniser une ou deux références majeures propres aux disciplines dans lesquelles elles ou ils inscrivent leurs travaux. Chaque séance, constituée d'une ou deux intervention·s, est suivie d’une discussion avec le public.
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Programme 2023-2024 :
10 avril 2024 (STC 2, salle des Panathées 006) et 30 avril 2024 (STC 1, salle 214)
10 avril de 14h à 16h30
Séverine Sofio (CNRS, CRAL) : « Combien faut-il d’artistes femmes pour changer un musée ? Les historiennes de l’art féministes, le matérialisme et le genre »
Léa Védie-Brêtecher (ENS Lyon, Triangle) : « Sans y mettre les doigts. Controverses féministes sur l'articulation entre théorie et pratique »
30 avril de 14h à 16h30
Pascale Barthélémy (ENS Lyon, LAHRA) : « Sous la citoyenneté, le genre : relire les mobilisations politiques des années 1950 en Afrique occidentale française »
Hourya Bentouhami (Université Toulouse Jean-Jaurès, ERRAPHIS) : « Injustice épistémique et plafond de verre : penser le care académique »
9 octobre 2023 (STC 2, salle des Caryatides 003) et 22 novembre 2023 (STC 2, Auditorium) 2023 de 14h à 16h30
9 octobre de 14h à 16h30 :
Pascale Barthélémy (ENS LYON, LAHRA) : « Sous la citoyenneté, le genre : relire les mobilisations politiques des années 1950 en Afrique occidentale française »
Silvia Sebastiani (CNRS, EHESS, GEHM) : « Les Lumières en Écosse : entre science de l'homme et histoire des femmes »
22 novembre de 14h à 16h30 :
Gisèle Sapiro (CNRS, EHESS, CESSP) : « Les subalternes des sciences sociales : exclusion et/ou “marginalisation institutionnelle des femmes dans la recherche” »
Annabelle Bonnet (EHESS, CESPRA) : « Comment démasculiniser l'histoire de la philosophie : à propos de La Barbe ne fait pas le philosophe »
Programme 2021-2022
Mercredi 9 février 2022, 17h-19h30, Site Saint-Charles 2, salle Kouros
Éliane Viennot (Université de Saint-Étienne, Ihrim) : « Les autrices de la Renaissance : une espèce bien représentée mais toujours inconnue »
Mercredi 23 février 2022, 17h-19h30, Site Saint-Charles 2, salle Kouros
Rose-Marie Lagrave (Ehess Paris) : « Les effets du privilège masculin dans les trajectoires des transfuges de classe »
Dorothée Dussy (Cnrs, Centre Norbert Elias) : « Le soutien structurel de l’anthropologie de la parenté masculiniste à l’égard des pratiques d'inceste »
Mercredi 20 octobre 2021, 17h-19h30, Site Saint-Charles 2, salle Kouros
Elsa Dorlin (Université Toulouse Jean-Jaurès, Erraphis) : « Mimesis : savoirs minorisés et logiques de pouvoir à l’université »
Nehara Feldman (Université de Picardie Jules-Verne, Curapp-ess) : « Et si ego était une femme ? Déconstruction de l’androcentrisme en anthropologie à partir d’une étude de cas entre le Mali et la France »
Mercredi 17 novembre 2021, 14h-16h30, Site Saint-Charles 2, Auditorium
Pascale Barthélémy (École normale supérieure de Lyon, Larhra) : « Sous la citoyenneté, le genre : relire les mobilisations politiques des années 1950 en Afrique occidentale française »
Ilana Eloit (Université de Lausanne) : « L’hétéronormativité dans les archives féministes des années 1970 »
Informations pratiques :
Le site Saint-Charles de l’Université Paul-Valéry-Montpellier 3 comprend deux entrées respectivement situées rue du Professeur Henri Serre et Place Albert Ier. En tramway, il faut descendre à l’arrêt Place Albert Ier (ligne 1, directe depuis la Gare Saint-Roch, et ligne 4).
Ce séminaire est organisé par :
Claire Ducournau (Université Paul-Valéry –Montpellier 3, RIRRA21,Institut universitaire de France), ducournau.claire@gmail.com
Aurélie Knüfer (Université Paul-Valéry –Montpellier 3, CRISES, Institut universitaire de France), aurelie.knufer@gmail.com
avec le soutien de leurs centres de recherches respectifs, des départements de lettres modernes et de philosophie, du Master d’études culturelles, de l’UFR 1 et de l’IUF.
Contact : demasculiniser@gmail.com
