Epistémologie, Philosophie et Histoire des Sciences de Montpellier
Présentation du groupe de travail :
Epistémon s’inscrit dans le thème 3 de l’équipe, « Quid Novi : changements et devenir des formes et des savoirs », établissant un lien entre la catégorie de l’inventio de la réthorique classique et les études récentes sur le contexte de l’invention scientifique. Dans ce cadre, plusieurs problèmes ont été explorés au fil des années : les représentations, la mémoire, les frontières… Le but est de cerner le phénomène de la transmission des savoirs techniques, scientifiques et philosophiques en rapport avec les objectifs du thème 3 et en interaction avec les autres programmes, notamment les transformations sociales et les discours sur les fins. Un second axe s’attache au patrimoine scientifique régional.
Les études récentes sur les sciences on conduit à en renouveler la perception. La perspective s’est élargie : l’attention se porte désormais sur la démarche scientifique dans la diversité de ses activités (théoriques et expérimentales, conceptuelles et institutionnelles) et dans son ancrage concret (le support matériel des données, les images, les atlas, les collections). Dans cette optique, Epistemon se veut un lieu de réflexion sur les sciences dans leurs dimensions épistémologiques, historique et sociale.
Séminaire d’histoire et philosophie des sciences :
Présentation du séminaire :
Le séminaire d’histoire et philosophie des sciences EPISTEMON vise à fournir un lieu de réflexion et de discussions sur les recherches récentes en histoire et philosophie des sciences. Il s’inscrit dans une collaboration interdisciplinaire et interuniversitaire engagée depuis plusieurs années avec des philosophes, des historiens, des philologues ainsi que des scientifiques. Il s’adresse aux chercheurs et enseignants-chercheurs des universités de Montpellier ainsi qu’aux doctorants et étudiants.
Coordinateurs :
Delphine Bellis delphine.bellis@univ-montp3.fr
Anastasios Brenner anastasios.brenner@univ-montp3.fr
Pierre-Yves Lacour pierre-yves.lacour@univ-montp3.fr
Olivier Tinland olivier.tinland@univ-montp3.fr
Henri Wagner henri.wagner@univ-montp3.fr
Calendrier de l'année universitaire 2023-2024 :
Mardi 3 décembre 2024 de 17h30 à 19h30 :
"Savoir faire et pouvoir dire. Pierre-Augustin Boissier de Sauvages et la réduction en art de la sériciculture au XVIIIe siècle"
Par Jean-Baptiste Vérot, maître de conférences en histoire moderne à l'Université de Franche-Comté
Mardi 11 juin 2024 de 17h30 à 19h30 :
"Un siècle de positivisme(s)"
Par Annie Petit, professeur de Philosophie émérite de l'Université Paul-Valéry Montpellier 3
Mercredi 29 novembre 2023 (de 17h30 à 19h30) :
(séance initialement prévue le mardi 4 avril 2023)
"Mécanisme élargi, vitalisme structurel : réflexions sur la constitution d’une science de la vie"
par Charles Wolfe, Professeur de philosophie, Université Toulouse Jean Jaurès, Équipe Erraphis
Calendrier de l'année universitaire 2022-2023 :
Lundi 5 juin 2023 (à partir de 17h30)
"Politiques sanitaires et environnement en France au XVIIe siècle"
par Patrick Fournier, maître de conférences en Histoire moderne, Université de Clermond-Auvergne
Mardi 23 mai 2023 (à partir de 18h)
"Enjeux épistémologiques et éthiques de l’exposomique"
par Élodie Giroux, Professeur de philosophe des sciences et de la santé, Université de Lyon 3
Mardi 4 avril 2023 (de 17h30 à 19h30) : SÉANCE ANNULÉE EN RAISON DU BLOCAGE
"Mécanisme élargi, vitalisme structurel : réflexions sur la constitution d’une science de la vie"
par Charles Wolfe, Professeur de philosophie, Université Toulouse Jean Jaurès, Équipe Erraphis
Mardi 28 mars 2023 (de 17h30 à 19h30) : SÉANCE ANNULÉE EN RAISON DES MOUVEMENTS SOCIAUX
"Refus vaccinal et conspirationnisme"
par Raphaël Künstler, Professeur agrégé, Université de Toulouse Jean Jaurès, Équipe Erraphis
Hésitation vaccinale et conspirationnisme
Au cours d’une enquête sociologique par entretiens compréhensifs (Kauffman 2006), menée dans le cadre de l’enquête VICO et visant à identifier les raisons du refus de la vaccination contre la covid-19, je me suis heurté — entre autres — à un obstacle théorique qu’il m’a fallu résoudre grâce aux techniques classiques de l’analyse philosophique. M’appuyant sur les travaux de Maya Goldenberg (2020) et sur le rapport de l’OMS de 2014 sur l’hésitation vaccinale, je suis parti du présupposé qu’il était nécessaire de déstigmatiser les personnes refusant le vaccin, et donc de ne surtout pas partir du principe qu’elles auraient été irrationnelles (au sens de l’incapacité à détecter des incohérences entre leurs croyances et d’y remédier), voire pire : qu’elles auraient été conspirationnistes. De plus, il me paraissait a priori impossible d’être certain que le vaccin était nocif sans préalablement avoir à mobiliser une théorie du complot expliquant comment un poison avait pu être délibérément administré à des milliards de personnes. Je m’attendais donc à trouver des personnes sceptiques et prudentes, mais non des personnes certaines que le vaccin était un poison. Or, les entretiens que j’ai menés m’ont confronté d’une part à l’expression d’une telle certitude et d’autre part à un déni de conspirationnisme. Les présupposés de mon enquête ainsi étaient contredits par ses résultats, et je faisais face à la situation théorique et empirique qui peut être décrite par l’association des propositions suivantes :
(1) Les abstentionnistes sont rationnels, aux sens où elles sont capables de détecter les incohérences entre leurs croyances et d’y remédier. (Non stigmatisation)
(2) La croyance en la nocivité du vaccin n’est cohérente qu’à la condition de postuler l’existence d’un complot. (Implication complotiste)
(3) Les abstentionnistes nient croire en un complot. (Dénégation)
(4) Les abstentionnistes croient que le vaccin sera nocif (Fatalisme vaccinal)
L’objectif de mon exposé est de présenter ce problème, d’en examiner les solutions possibles et d’en proposer ma propre solution : l’identification d’une variété de conspirationnisme se caractérisant par son refus des théories du complot, d’un conspirationnisme anti-complotiste.
Vendredi 25 novembre 2022 (de 17h30 à 19h30) :
"Les différents visages de la défiance à l’égard de la médecine : de l’utilité d’une approche historique en philosophie de la médecine"
par Claire Crignon, Professeure de philosophie, Université de Lorraine
Mardi 4 octobre 2022 (de 17H30 à 19H30) :
« Le pyrrhonisme aujourd’hui : le mode du désaccord comme défi à la connaissance. »
par Plínio JUNQUEIRA SMITH, Professeur de philosophie, Universidade Federal de Sāo Paulo-Brésil
Calendrier de l'année universitaire 2019-2020 :
3 décembre 2019 (de 17h30 à 19h30) :
« Henri Poincaré and the French Reception of American Pragmatism »
par David Stump, professeur à l'Université de San Francisco, chercheur invité CRISES
Calendrier de l'année universitaire 2018 - 2019 :
6 mars 2019 (de 17h30 à19h30) :
« Claude Guiraud, physicien nîmois (1612-1657) »
par Simone MAZAURIC, professeur émérite de philosophie à l'Université de Lorraine
16 octobre 2018 :
« Sortir de l’indiscernable : réflexions sur la connaissance et ses doubles »,
par Mathias GIREL (ENS Paris, République des savoirs)
Calendrier de l'année universitaire 2017 - 2018 :
6 avril 2018 :
(Annulé blocage UPV) Dan Garber (Princeton University)
23 mars 2018 (17h30 à 19h30) :
Pluralismes agonistique et épistémique : instruments de lecture de la dispute entre Emilie du Châtelet et Dortous de Mairan
Anne-Lise Rey (Univesité de Lille) :
Université Paul-Valéry de Montpellier, site Saint-Charles 1, Rue du Professeur Henri Serre, salle 004
26 janvier 2018 :
« Malebranche sur l’expérience visuelle. De l’occasionnalisme aux sciences cognitives », Philippe Hamou (Université Paris-Nanterre, IRePH)
17 octobre 2017 (17h30-1930) :
Classification des systèmes et paix perpétuelle en philosophie
Baptiste Mélès (chargé de recherche au CNRS, Archives Henri Poincaré Nancy)
Université Paul Valéry Montpellier, Site Saint-Charles 1, Rue du Professeur Henri Serre, salle 005
Calendrier de l'année universitaire 2016 - 2017 :
28 avril 2017 (17h130-19h30)
Federigo Enriques, Gaston Bachelard et Hélène Metzger : aux origines de l'épistémologie historique
Mario Castellana (Université de Salento, Italie)
5 janvier 2017 (17h130-19h30)
Galilée, la science moderne et l’histoire des sciences : mythe, histoire et historiographie
Antonella Romano (Centre Alexandre Koyré)
6 décembre 2016 (17h30-19h30)
Braudel, la modernité, le capitalisme : enjeux historiographiques et théoriques
Stéphane Haber (Université Paris Ouest Nanterre)
4 octobre 2016 (17h30-19h30)
Qu’est-ce que le « scientisme » ? Sur l’histoire réelle d’un concept dénonciateur
Peter Schöttler, Université libre de Berlin ; Institut d’histoire du temps présent (CNRS)
17 mai 2016 (17h30-19h30)
Grands partages ou petits découpages des savoirs? France/Allemagne (XIXe siècle)
Wolf Feuherahn (CNRS, CAK)
9 février 2016 (17h30-19h30)
La crise écologique entre objectivité scientifique, engagement politique et le sabotage de la démocratie
Donato Bergandi, Museum national d’histoire naturelle (MNHN)
DÉCOUVRIR LA SECTION HISTOIRE ET PHILOSOPHIE DES SCIENCES (HPS)
À tout cela il faut encore ajouter le projet ANR jeune chercheur GASSENDI (Pierre Gassendi's Empiricism and its Impact on 17th-Century Europe) porté par Delphine Bellis. La réappréciation de l'œuvre de Gassendi, en particulier sous l'angle des rapports entre science et philosophie, est encore un exemple des travaux que mène cet axe sur l'accueil du nouveau dans le temps long de l'histoire. Le projet doit impliquer deux post-doctorants pour une période de 18 mois chacun.
Il vise à réévaluer l'importance de la pensée de Pierre Gassendi dans la constitution de différentes formes d'empirisme en Europe au XVIIe siècle. Dans sa première partie, il cherche à montrer le rôle des recherches de Gassendi dans différents domaines scientifiques (optique, astronomie, physique, mécanique) pour la constitution de sa théorie empiriste de la connaissance. La deuxième partie s'attache à étudier la diffusion et l'influence de la pensée de Gassendi dans deux régions particulièrement réceptives à l'empirisme : les Provinces Unies et la Grande Bretagne.
Dans ce cadre, trois colloques et un séminaire sont organisés.
Ont déjà été publiés ou sont en cours de publication :
- un ouvrage collectif sur Gassendi co-dirigé avec Daniel Garber (Princeton) et Carla Rita Palmerino (Nimègue) (présentation de l'ouvrage)
- une direction d'ouvrage sur les Cinquièmes Objections et Réponses et la Disquisitio metaphysica (actes d'un colloque Descartes & Gassendi)
- une co-direction d'ouvrage sur la réception de Gassendi en Angleterre (actes de colloque)
- une co-direction de numéro spécial de revue sur la réception de Gassendi aux Pays-Bas (actes de colloque)