Le programme de recherche « Relations internationales et figures de la Paix » entend fédérer les chercheurs intéressés, lato sensu, par les recherches en relations internationales, selon une pluralité de facettes, aires et périodes.
D’une part, il justifie et incarne l’articulation entre enseignement et recherche, au niveau du Master en particulier. Ainsi, cet axe est intrinsèquement lié au Master Études européennes et internationales, parcours unique HIRISS, éminemment pluridisciplinaire, professionnalisant, et aux effectifs fournis. Plusieurs enseignants du Master EEI HIRISS font aussi partie intégrante de ce Programme de Recherche. Lequel programme de recherche, bien entendu, entretient des liens étroits avec le Master Histoire, en particulier pour deux de ses parcours : Défense et sécurité et Histoire Militaire et Études de Défense. Il y a là une cohésion nette, entre équipe pédagogique et équipe interne dédiée aux RI, sous la double houlette des deux Responsables de Master et de Spécialité de Doctorat, les PR Antoine Coppolani et Jean-François Muracciole.
D’autre part, en effet, les efforts fournis en L, M et D et, plus généralement en matière de Recherche en matière de Relations internationales ont été couronnés, en 2024, par la création de la spécialité Histoire des Relations internationales au sein de la mention Histoire du Doctorat, spécialité dont le responsable est le PR Antoine Coppolani. C’est une avancée majeure, témoin de la vitalité majeure de cet axe de recherche et qui vient couronner un édifice bâti patiemment et avec cohérence au fil des années. Elle s’ajoute à la spécialité Histoire militaire dont le Responsable est le PR Jean-François Muracciole.
Il est à souligner les résultats et efforts déployés au niveau de la recherche doctorale. Ils sont illustrés, en particulier, par le séminaire « Vu du Quai », coanimé avec talent par deux doctorantes de CRISES, Cathy Monarque et Louise-Marie de Busschère. Mais aussi par les liens crées dans le cadre du GIS ESPRIT (Études en Stratégie, Politiques et Relations internationales), aujourd’hui solidement recentré sur deux pôles, l’Université de Montpellier Paul-Valéry et Sciences Po Aix-en-Provence. Ce partenariat ouvre des voies fécondes en matière de coopération au niveau doctorale, mais pas seulement. Ces préoccupations seront au cœur du prochain colloque du GIS, qui se tiendra à Aix-en-Provence courant 2026, sur le thème des processus de Paix au Moyen-Orient.
Durant les dernières cinq années ont été menées des études de cas sur différentes aires géographiques, illustrés dans diverses manifestations scientifiques.
Dans les années à venir, les chercheurs souhaitent donner à leurs travaux une nette orientation comparatiste, qui pourra prendre plusieurs formes. Il faut souligner ici les partenariats importants créés par cet Axe de recherche.
Fondé et co-dirigé par Antoine Coppolani, le GIS ESPRIT a déjà été mentionné, mais il faut aussi mentionner le GIS Institut des Amériques dont Antoine Coppolani est élu au CS depuis 2016.
Notre Programme intensifie ses relations avec le GIS-Humanités et Sciences de la mer, puisque Thierry Allain est devenu le référent de notre laboratoire avec cette structure. En tant que membre du Conseil Scientifique de ce GIS, élu en novembre 2024, Thierry Allain participe à l’élaboration de son programme scientifique et le fait en lien avec les thématiques d’Imperium. Il est prévu que les journées du GIS de l’automne 2026 aient lieu à Montpellier, coorganisées par le laboratoire CRISES. La session dédiée aux jeunes chercheurs, à l’occasion de ces journées, devraient permettre aux doctorants de la nouvelle spécialité Relations Internationales d’exposer leurs travaux.
Martine Assénat. travaille, en collaboration avec l’IFEA et l’U. du Tigre, sur le site d’Amida/Diyarbakir, en Turquie de l’Est. Le site classé à l’UNESCO en 2015 (Paysage culturel de la forteresse de Diyarbakır et des jardins de l’Hevsel) a connu en 2015-2016 des conflits armés qui ont lourdement affecté l’intra-muros historique et sa population. Depuis des associations et acteurs de la société civile tentent d’en restaurer l’héritage et la mémoire. Nous nous inscrivons dans ces travaux.
A son initiative et avec l’aide de plusieurs collègues, l’UMPV accueillera en 2027 le 7ème congrès du GIS-MOMM qui devrait réunir quelques 600 participants.
Le GIS MOMM fédère 27 établissements d'enseignement et de recherche. Chaque établissement représente une ou plusieurs équipes de recherche, à travers lesquelles sont liés et représentés des chercheurs, enseignants-chercheurs, ingénieurs, doctorants ou autres, travaillant sur le Moyen-Orient ou les mondes musulmans (soit plus d'une quarantaine d'équipes à ce jour). Le GIS MOMM a pour objectif de soutenir nos différents champs de recherche. Ses activités sont diverses : il organise évidemment des congrès, des prix de thèse annuels, le prix Michel Seurat ; il met régulièrement en place des appels pour des aides à la mobilités internationale, voire pour des aides à la traduction.
Le GIS MOMM anime également plusieurs chantiers prioritaires : un sur les études arabes, un autre sur les études maghrébine, un troisième sur les études turques et centre-asiatiques et, depuis cette rentrée, un nouveau sur les études sur les mondes iraniens et persans. Ces chantiers donnent lieu à des livres blancs, accompagnés de différentes rencontres, journées d'études, actions de formation, etc. Le GIS MOMM est par ailleurs doté d'un BJC, bureau des jeunes chercheurs, réunissant des représentants de toutes les associations étudiantes du champ. Ce BJC, qui est très actif, est doté d'une enveloppe propre.
L’UPVM accueillera en 2027 le 7ème congrès du GIS-MOMM qui devrait réunir quelques 600 participants.
Sous la houlette de la Professeure Odile Moreau, en particulier, plusieurs manifestations internationales majeures ont été organisées. Odile Moreau a coorganisé le colloque « Perceptions de la guerre et de la sortie de guerre au Moyen-Orient (1918-1923) : expériences, narrations, reconstruction des identités et perspectives », les 1-2 décembre 2023 à l’INALCO à Paris. Les perceptions individuelles de la guerre, des différentes formes d’affrontements et de la future sortie de guerre, par une approche par le bas, à hauteur d’homme, ont été privilégiées.
Organisé au Campus Condorcet, à Paris, le colloque « L’Afrique du Nord à l’heure de la Première Guerre mondial », les 22-24 mai 2024, à l’occasion du dent-dixième anniversaire de la Première Guerre mondiale, a mis en lumière comment ce conflit mondial a marqué et a modifié l’Afrique du Nord, territoire ayant reçu peu d’attention.
Dans la continuité de ce colloque, deux journées ont été organisées à Saint Charles, à l’université Montpellier Paul Valéry, les 21 et 22 novembre 2024.
La première journée, « Écrire l’histoire de la Première Guerre mondiale aujourd’hui. Un champ renouvelé de la recherche », organisée autour de deux tables rondes, a réuni des historiens du Maghreb, de France, d’Europe et des États-Unis et elle s’est adressée à un large public : des doctorants, des étudiants de master et des collègues, pour leur présenter les travaux en cours d’un champ profondément renouvelé de la recherche, en termes d’objets de recherche, d’approches, de sources et de méthodologie.
La seconde étape était un atelier qui s’est déroulé lors de la seconde journée d’étude, « Écrire l’histoire de la Première Guerre mondiale aujourd’hui. Quid de l’Afrique du Nord ? ». Organisé en conclave, son objectif était la préparation d’une publication collective.
Ces trois manifestations scientifiques ont été subventionnées par la Direction de la Mémoire, de la Culture et des Archives du ministère des Armées.
Un double élargissement et renouvellement significatifs des problématiques repose dans la création d’ICARES, qui permet aux chercheurs impliqués dans l’Axe de recherche de se saisir des grandes interrogations portant sur les sujets d’environnement et de santé globale à l’échelle mondiale.
Des jalons cruciaux sont d’ores et déjà posés, suite avec la programmation du troisième Colloque franco-chinois « Adaptations des sociétés au vieillissement » qui aura lieu à Montpellier en décembre 2025, suivi dans la foulée par la tenue du Conseil d’administration de l’IFC, aussi à Montpellier (Université du Peuple de Pékin ; Sorbonne ; Kedge Business School ; Université de Montpellier Paul-Valéry). Le colloque « Adaptations des sociétés au vieillissement » sera suivi par un colloque « retour » qui se tiendra en 2027 dans les locaux de l’Université du Peuple de Pékin (Renmin Universirty).
L’étude de l’histoire militaire à proprement parler débute en master à l’Université Paul-Valéry de Montpellier. Il s’agit d’une longue tradition puisque ce master a bientôt trente ans, adossé à un centre de recherche en histoire militaire fondé par le professeur André Martel en 1968 et aujourd’hui intégré à l’EA 4424 CRISES. Elle s’illustre par ses liens avec les parcours « Histoire militaire et Études de Défense » (HMED) et « Défense et Sécurité » (DS) du Master d’Histoire ;
Spécialiste de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, de la Résistance et de la France libre, le professeur Muracciole oriente ses recherches vers deux grandes directions :
Prosopographie des Français libres : il s’agit d’un travail collectif qui associe étudiants de master et doctorants et qui vise à enrichir une base de données consacrée à la reconstitution des itinéraires de vie des engagés volontaires des Forces françaises libres (1940-1943. Cette base, chaque année enrichie, compte à ce jour environ 4600 entrées nominatives. Elle est complétée par l’établissement d’une bibliographie exhaustive de la France libre qui s’étend aujourd’hui sur 287 pages et environ 5800 références.
Sur un plan plus individuel, le professeur Muracciole est engagé dans la rédaction d’une trilogie consacrée à trois moments essentiels de la vie politique du général de Gaulle (août 1944 ; mai 1958 ; mai 1968). Le premier volume est paru l’an passé chez Odile Jacob (Quand de Gaule libère Paris. Prix 2024 du Comité d’action de la Résistance/Ordre de la Libération).
Annick Asso est professeure agrégée de lettres modernes à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3, diplômée en psychologie et spécialiste des liens entre arts, histoire et mémoire. Sa thèse, publiée sous le titre Le Théâtre du génocide (H. Champion, 2013), a ouvert un champ de recherche qu’elle développe désormais dans une perspective comparatiste et transnationale, autour de la Shoah, du génocide des Arméniens et du génocide des Tutsi du Rwanda. Chercheuse au laboratoire CRISES et associée au Centre Georg Simmel (EHESS), ses travaux interrogent les formes culturelles de la transmission et analysent les processus génocidaires ainsi que le rôle des représentations artistiques et mémorielles.
Experte auprès de la Fondation Auschwitz de Bruxelles et membre de la commission « Histoire de l’antisémitisme et de la Shoah » de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, elle développe de nombreuses collaborations internationales. Elle a publié récemment Le Cantique des larmes (Perrin, 2025) et co-dirige un volume à paraître aux Presses universitaires de Rennes, issu du colloque international organisé à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3, 110 ans après : Histoire, Recherches et Résonances du génocide des Arméniens (CRISES, CESPRA-CNRS-EHESS).
Ses recherches dans le cadre du programme « Relations internationales et Figures de la Paix) portent sur :
L’étude historique et les représentations des génocides et post-génocides à partir d’une approche comparatiste croisant le génocide des Arméniens, la Shoah, le génocide des Tutsis du Rwanda.
Les dynamiques qui s’ouvrent entre la fin des violences de masse et la construction d’une paix fragile, dans cet espace intermédiaire « entre guerre et paix » que le programme identifie comme stratégique.
Les politiques mémorielles, les enjeux de justice internationale (lutte contre le négationnisme, justice transitionnelle, reconnaissance) et les représentations culturelles (témoignages, littérature, arts de la scène), envisagés comme instruments d’influence, de stabilisation et parfois de diplomatie.
Les effets transnationaux des mémoires conflictuelles sur les relations internationales contemporaines.
Inscrites dans le prolongement des axes comparatistes du programme, ces recherches entendent contribuer à une meilleure compréhension des sorties de guerre et des processus de paix, notamment dans les espaces post-génocidaires, en dialogue avec les terrains et réseaux internationaux du laboratoire.
Programme au Japon
La reconstitution du paysage antique (Jôrî) dans la micro-région de Nakatsu-Usa, à Kyushu (Japon), dans le ressort des antiques provinces de Buzen et de Bungo, a été le premier objectif d’une collaboration inédite entre le laboratoire CRISES, la MSH SUD et les historiens de l’Université de Beppu et Nagasaki. Ce travail a constitué notre corpus de référence. On a utilisé à cet égard les méthodes et techniques mises en œuvre dans la recherche des parcellaires et paysages fossiles en Occident, sur le territoire de l’ancien Empire romain. Cela nous a permis de mettre en évidence le lien topographique organique unissant le Grand Sanctuaire shintoïste d'Usa et l'espace construit - la Voie, le Cadastre et le Sanctuaire.
Le paysage est comme une écriture du pouvoir : ce lien topographique manifeste la mise en place régionale du régime politique des Codes – la planification étatique empruntée à la Chine voisine -, à l'époque de Nara (VIIe-VIIIe s.), en même temps qu'il exprime la nature idéologique d'un gouvernement impérial japonais fondé sur une combinaison originale du syncrétisme shinto-bouddhique et du culte de l'Empereur. Ce constat – nouveau - à fait l’objet, de plusieurs livraisons de la revue institutionnelle de Beppu, en 2020, et d’un premier ouvrage collectif à Montpellier (La Voie, le Cadastre et le Sanctuaire, PULM, 2020).
On poursuit désormais l’exploration de l’évolution morpho-historique de l’espace régional, à la fin d’observer la mutation capitale exprimant, dès les premières décennies de la période Héian-Kyo (IXe siècle) le processus de féodalisation du territoire de la péninsule de Kunisaki (Kyushu), autour du grand sanctuaire d’Hachiman, à Usa. On quitte donc lentement l’Antiquité et le « laboratoire » du Jôrî de Nakatsu pour élargir notre perspective et entrer désormais dans le Moyen-Age nippon, celui des shoen, des seigneurs locaux et des samouraïs. À cette occasion, l’équipe de recherche s’est augmentée de la collaboration de nouveaux collègues japonais et montpelliérains.
Le Programme recherche Relations internationales et Figures de la Paix entend opérer et maintenir une coopération intense avec les anciens doctorants de CRISES et ses membres associés. Citons ici les travaux majeurs de Raphaël Ramos, avec la publication, en 2025 de La puissance et l’ombre. 250 de Guerres secrètes de l’Amérique, aux Éditions du Cerf, mais aussi les nombreuses publications de Grégoire Mettra, dont celle de sa thèse consacrée aux Etats-Unis et à la Corne de l’Afrique (PULM) ou encore celles de Clément Therme, chercheur associé, sur l’Iran et les relations irano-américaines.
Dernière mise à jour : 04/11/2025


