Séminaire Modernités : Sociétés, Cultures et Religions

Séminaire "Modernités" : "Juifs et Arméniens faceà la Shoah et au génocide de 1915"

Intervenants :

-Gérard Dédéyan, professeur émérite, UPVM3 : "Les justes et gens de bien du génocide des Arméniens"

-Michaël Iancu, docteur en Histoire, membre associé de CRISES, UPVM3 : "Les justes parmi les nations en France : l'exemple de l'Hérault"

-Annick Asso, professeur agrégée, docteure, UPVM3 : "Témoignages en scène : le théâtre documentaire pour représenter la Shoah et le génocide des Arméniens"

-Carol Iancu, professeur émérite, UPVM3 : "Les diplomates devant la Shoah : le témoignage de Jacques Truelle"

Vidéo du séminaire :

 

Séminaire "Modernités" : "La mémoire de la lettre du 23 août 1942 de Mgr Saliège"

Intervenant : Jean-Louis Clément, maître de conférences HDR à l’IEP de l’Université de Strasbourg

L’année 1942 marque un tournant dans la politique de collaboration entre le régime de Vichy et l’Allemagne nazie : la persécution des populations juives s’accentue, que symbolise la rafle du Vel-d’Hiv. Lorsque l’archevêque de Toulouse, Mgr Saliège, apprend que le préfet de la Haute-Garonne ordonne la déportation des Juifs des camps de Noé et de Récébédou vers l’Allemagne, il rédige et fait lire dans toutes les paroisses de son diocèse, le 23 août 1942, une lettre où il dénonce vigoureusement les violences faites aux Juifs et le mépris des droits des personnes : « Les Juifs sont des hommes, les Juives sont des femmes. Tout n’est pas permis contre eux, contre ces hommes, contre ces femmes, contre ces pères et mères de famille. Ils font partie du genre humain. Ils sont nos frères comme tant d’autres. Un chrétien ne peut l’oublier. » Mgr Saliège est le premier évêque français à prendre ouvertement position contre la persécution. Après la guerre, unanimement reconnu, il est fait compagnon de la Libération par le général de Gaulle en 1945, et il reçoit la médaille des Justes parmi les nations en 1969.

A quatre-vingts ans de recul, cette conférence propose de faire un bilan de la mémoire de cette lettre du 23 août 1942, qui a été largement célébrée dans les synagogues et dans l’Église catholique en 2022.

 

 

Séminaire "Modernités" : "La reconstitution historique : quelle mémoire pour quelle histoire ?"

Intervenant : Frank La Barbe, professeur d’histoire-géographie et docteur en ethnologie de l'Université Paul-Valéry

 

 

Séminaire "Modernités" : "Le problème des mariages protestants au XVIIIe siècle" se tiendra mercredi 16 novembre 2022 de 15h15-17h15 en salle 214 sur le site Saint-Charles.

Intervenant : Jack Thomas, professeur émérite d'histoire à l'Université Toulouse Jean-Jaurès

Dans son dernier livre, Jack Thomas s’intéresse aux relations entre Les Protestants du Languedoc et la justice royale de Louis XIV à la Révolution (Paris, Honoré Champion, coll. "Vie des Huguenots", 2022).

Dès sa prise de pouvoir, Louis XIV cible les protestants et organise leur invisibilité par le biais de la loi et de son interprétation par les juges. La révocation de l’édit de Nantes en 1685 parachève ce processus : plus de culte public, les derniers temples sont détruits, les pasteurs pourchassés, l’état-civil protestant, dont le mariage, doit disparaître, remplacé par les cérémonies catholiques. 

Malgré tout, pendant le siècle qui mène à la Révolution, les protestants pratiquent une forme de désobéissance civile qui leur vaut peines de galères, d’enfermement, d’amendes collectives et, parfois, d’exécutions. À partir de 1760, des avocats, des juristes et des intellectuels s’engagent à leur côté et transforment un droit d’oppression en droit de reconnaissance. Leur combat en faveur des familles Calas et Sirven, et pour la reconnaissance des mariages protestants marque l’histoire de France.

 

 

 

Séminaire "Moderntiés" : " Usages de la mémoire. Comment faire parler les archives ? Mémoire d'une résistance chrétienne"

Intervenante : Dominique Minot-Morin

A partir de 2005, alors que son père commence à perdre la mémoire, Dominique Minot-Morin décide de trier ses archives : une masse de documents, bien rangés mais énigmatiques. Comment faire parler les archives au-delà d’une histoire familiale ? 

C’est en réalité toute une mémoire de la résistance chrétienne qui se précise : Fernand Morin a été requis fin 1942 en tant qu’ouvrier des métaux, pour aller travailler en Allemagne dans une usine d’armement ; membre de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne, il met sur pied dès son arrivée à Gotha une section jociste clandestine ; en avril 1944, il est arrêté en même temps que 11 responsables jocistes à la suite d'une rafle contre l'Action Catholique au sein des Travailleurs Forcés Français, puis déporté au camp de Buchenwald : « Par son Action catholique auprès de ses camarades français pendant son service du travail obligatoire en Allemagne, a été un danger pour le Reich et le peuple allemand ». Relâché, il est à nouveau arrêté en juillet 1944 pour motif d’anglophilie.

 

 

Conférence du mercredi 15 juin 2022 : "Roi des livres, livre des rois : la bible et la monarchie anglaise aux 16ème et 17ème siècles"

« Les bibliographes ont compté 465 éditions de la Bible entière en anglais, soit un million d’exemplaires, ainsi que 217 éditions, soit 500 000 exemplaires, du Nouveau Testament également en anglais, imprimés dans les iles britanniques au 16e et au 17e siècle. Ces chiffres sont d’autant plus impressionnants que la population totale des iles britanniques n’excédait pas, alors, trois millions d’habitants. Selon le mot du poète puritain Christopher Harvey, en 1640, la Bible anglaise, livre de Dieu, était devenue « le Dieu des livres ! » 

Passant de Dieu au roi ma présentation poursuit l’image de Harvey en montrant qu’en Angleterre la Bible, roi des livres, fut aussi le livre des rois. Entre les règnes de Henry VIII et Charles II les modalités de sa publication épousèrent toutes les fluctuations de la politique religieuse des souverains Tudor et Stuart après la promulgation en 1534 de l’acte de suprématie qui créait l’Église anglicane et faisait du roi d’Angleterre son chef. Une attention particulière sera portée à la « réanglicanisation » de l’édition biblique après le bref règne de la catholique Marie Tudor (1554-1558), et surtout après la révolution anglaise et l’interregnum puritain (1642-1660).

Je m’attache aussi au rôle capital joué par la Bible anglaise dans la construction de l’image du monarque anglican qu’artistes et écrivains comparèrent constamment avec les rois bibliques, de David à Josias, comme avec l’empereur Constantin - proclamé empereur à York, donc considéré comme un souverain anglais ».

François DUPUIGRENET DESROUSSILLES

Après avoir été longtemps conservateur à la Bibliothèque nationale, puis directeur de l’ENSSIB, Francois Dupuigrenet Desroussilles est depuis 2007 professeur d’histoire du christianisme à Florida State University, et d’histoire du livre à l’université de la Suisse italienne (Lugano). Il est l’auteur en particulier de Dieu en son royaume. La Bible dans la France d’autrefois (XIIIe-XVIIIe siècles), Paris, Bibliothèque nationale et éditions du Cerf, 199. La conférence présente les aspects proprement anglais d’un livre d’histoire comparée en préparation chez MacMillan : Book of Kings, King of Books. French and English Sovereigns and the Scripture (16th-17th c.)

 
Contact : pierre-yves.kirschleger@univ-montp3.fr

 

 

Dernière mise à jour : 22/04/2024