Programme 1 : Art et représentations aux époques moderne et contemporaine

Porteurs : O. Bottois, R. Mathieu, R. Calin, V. Mancuso, M. Fantoni, M. Marron-Wojewodzki, H. Trespeuch, J.‑F. Pinchon

Ce programme, qui constitue la continuation de l’ancien programme « L'art et l'histoire de l'art face aux mutations visuelles de l'époque contemporaine », propose d’interroger l’acte de représentation dans l’art des périodes moderne et contemporaine en examinant les tensions qu’il engage. Que l’œuvre d’art figure ou suggère un paysage, une bataille, une figure humaine ou animale, une sensibilité intérieure ou une réalité extérieure, une idée esthétique, religieuse, morale ou politique, elle suppose toujours un écart entre la chose représentée et sa représentation. C’est cet écart, dont l’étendue et la profondeur varient à l’infini, qui sera l’objet de la réflexion et permettra d’examiner notamment les processus d’élaboration du regard artistique et la manière dont celui-ci peut œuvrer à la création d’une réalité nouvelle autant qu’à la reconduction d’un système de pensée déjà établi.

En prenant pour objet la relation entre construction des formes de représentation et construction du regard, ce programme s’intéressera également aux discours qui participent de cette élaboration conjointe, qu’ils s’agissent des discours critiques ou des approches historiographiques déterminant l’économie du vu et du non vu.

Cette économie est d’abord déterminée par le rapport à l’acceptable, voire à l’irreprésentable dans une société et à une époque donnée. D’autre part, le récit moderniste, en construisant un regard sur des formes nouvelles d’expressions artistiques, s’est accompagné de diverses occultations qui sont aujourd’hui interrogées (relation entre abstraction et photographie, entre art et artisanat…). La redécouverte actuelle d’artistes femmes s’inscrit également dans la modification des régimes de visibilité. Autre exemple, la mutation des formes du paysage de l’époque moderne à aujourd’hui et les approches historiographiques actuelles sur ce genre sont indissociables de l’évolution du sentiment de la nature et de la relation de l’humain au vivant. Ces quelques exemples illustrent ainsi de manière non exhaustive les problématiques qui pourront être développées au sein de ce programme.

La prise en compte d’une temporalité longue (période moderne et contemporaine) répond à une double volonté : celle d’une part de favoriser une meilleure compréhension des enjeux historiques liés à l’acte de représentation et celle d’autre part de favoriser un travail collectif et interdisciplinaire.

Dernière mise à jour : 06/05/2025