Programme 4 : Épistémon

La prochaine séance du séminaire Épistémon se tiendra le mercredi 22 octobre, salle 127 du site St-Charles 1.

Intervention de Pierre Verschueren, université de Franche-Comté, Centre Lucien Febvre (UMR 2273), IUF : "Little boxes all the same" ? Perspectives cavalières sur presque deux siècles d'histoire du doctorat dans les facultés des lettres et des sciences (1810-1968)

Le résumé : Au sein du système universitaire tel qu’il se (re)cristallise, au cours du XIXe siècle, en France, le doctorat acquiert une importance spécifique, à mesure que les facultés, institutions jusqu’ici avant tout consacrées à la reproduction du savoir, commencent à s’intéresser à la production de ce savoir, et prennent en compte ce que l’on pourrait appeler les aptitudes à la recherche dans les carrières universitaires. Alors qu’initialement le doctorat, le plus haut grade universitaire, celui qui qualifie pour rejoindre la communauté des pairs et enseigner à son tour, vise à prouver la maîtrise d’un ensemble de savoir-faire intellectuels traditionnels, par une cérémonie solennelle redoublant la licence, il tend progressivement à certifier la capacité à produire des connaissances nouvelles et devient ainsi le seul grade à exiger une production de savoir original – dans les facultés des sciences et des lettres du moins. Ce faisant, il devient un observatoire de l'évolution des pratiques et des normes professionnelles et épistémiques, des modes de saisie institutionnelle de la créativité savante : puisque la thèse devient le premier travail scientifique légitime, elle est pour l'historien-ne une porte d'entrée vers l'étude de ce qui est attendu des jeunes savants, tant en terme d'intégration à l'organisation professionnelle que de savoirs produits.

Organisation :
Delphine Bellis, Clémence Cardon-Quint, Pierre-Yves Lacour, Olivier Tinland, Henri Wagner

Contact : clemence.cardon-quint@univ-montp3.fr

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Dernière mise à jour : 24/09/2025