Appels à communications & Appels à projets

PAR DATE D'ÉCHÉANCE

 

MARS 2025

 

« GOUVERNER LES ÂMES ET LES CORPS »  :  Appel à contribution pour le numéro thématique des Cahiers dEtudes du Religieux. Recherches Interdisciplinaires, à paraître en juillet 2025 

Le concept de gouvernementalité, élaboré tout au long de ses cours au Collège de France depuis ses Leçons sur la volonté de savoir en 1970-1971 jusqu’au Gouvernement de soi et des autres II : Le Courage de la vérité en 1983-1984, sans compter ses ouvrages Surveiller ou punir ou Histoire de la sexualité, constitue un des grands apports conceptuels de la pensée de Michel Foucault. Or, de nombreux travaux, parmi lesquels ceux de Michel Senellart ou, plus récemment, d’Agustín Colombo, mais aussi la consultation du Fonds Foucault à présent disponible à la BnF, permettent aujourd’hui de comprendre ce que ce concept doit à la lecture assidue menée par Michel Foucault des écrits chrétiens, aussi bien de l’Antiquité et du Moyen Âge que de la Contre-Réforme.

Ce dossier thématique a donc pour objet d’interroger, par un choc en retour, la pertinence du concept foucaldien de gouvernementalité en sciences religieuses. Plus précisément, on se demandera s’il s’agit là d’un concept opératoire pour décrire la relation pastorale qui unit une figure d’autorité religieuse à une communauté religieuse. L’on attendra plus précisément des études de cas, précises et correctement documentées, tirées des différentes traditions religieuses et aires géographiques, de l’Antiquité à nos jours, susceptibles d’éclairer les interrogations suivantes :

*        Quels sont les processus rhétoriques, psychologiques, politiques, historiques, socio-économiques ou anthropologiques grâce auxquels la relation pastorale se constitue en relation de pouvoir entre une figure d’autorité religieuse et une communauté religieuse donnée ? Quel est, dans ces processus, le rôle joué par les normes régissant l’individu dans son corps et son être-au-monde ?
*        Les cas pathologiques d’emprise physique ou psychologique doivent-ils être analysés comme des exceptions à la relation pastorale ou comme intrinsèques à la relation de pouvoir induite par celle-ci ?
*        La relation pastorale doit-elle être pensée uniquement à l’aune d’une relation verticale du pouvoir ou d’autres interactions entre une figure d’autorité religieuse et une communauté religieuse donnée sont-elles envisageables ?

Cet appel à contributions est ouvert aux doctorants, aux post-doctorants et aux chercheurs confirmés ; les articles proposés par des doctorants devront être relus par leur directeur de thèse avant d’être soumis à la revue. Les articles peuvent être rédigés en français ou en anglais.

 
Bibliographie indicative :
Colombo Agustín, Christianisme et subjectivité chez Michel Foucault : Paris, Hermann, « Philosophie », 2023.
Dalarun Jacques, Gouverner, c’est servir. Essai de démocratie médiévale, Paris, Alma, 2012.
Legendre Pierre, Collovald Annie, François Bastien, « Qui dit légiste, dit loi et pouvoir. Entretien avec Pierre Legendre », Politix 32 (1995), p. 23-44.
Levy Benny, Le meurtre du Pasteur : critique de la vision politique du monde : Lagrasse-Paris, Verdier-Grasset, « Figures », 2002.
Senellart Michel, Les Arts de gouverner, du regimen médiéval au concept de gouvernement : Paris, Seuil, « Des Travaux », 1995.
—, « Le christianisme dans l’optique de la gouvernementalité : l’invention de l’obéissance », in Damien Bouquet, Blaise Dufal & Pauline Labey (éds), Une histoire au présent. Les historiens et Michel Foucault : Paris, CNRS Éditions, « Alpha », 2013, p. 205-211 (https://books.openedition.org/editionscnrs/24058).
 —, « Gouverner l’être-autre. La question du corps chrétien », in Jean-François Braunstein, Daniele Lorenzini, Ariane Revel, Judith Revel & Arianna Sforzini (dir.), Foucault(s) : Paris, Publications de la Sorbonne, « La philosophie à l’œuvre », 2017, p. 205-224.
—, « Pastorat, direction, aveu. Limites d’un paradigme », in Philippe Büttgen, Philippe Chevallier, Agustín Colombo & Arianna Sforzini (dir.), Foucault, Les Pères, le Sexe. Autour des Aveux de la chair, Paris, Éditions de la Sorbonne, « La philosophie à l’œuvre », 2021, p. 123-138.
 
  • Les CER.RI publient par ailleurs, dans la rubrique Varia, tout article en lien avec le domaine des sciences religieuses dans une perspective interdisciplinaire et transhistorique.
*    Les CER.RI proposent également des recensions d’ouvrages récents en lien avec les sciences religieuses. À cet effet, les auteurs et éditeurs intéressés peuvent contacter la rédaction à l’adresse suivante : jerome.lagouanere@univ-montp3.fr
Modalités de contribution

Les propositions d’articles (en français ou en anglais) sont à envoyer avant le 1er mars 2025 à l’adresse suivante : revue.cerri@gmail.com

Tous les textes publiés par les CER.RI sont soumis, avant leur publication, à l’évaluation du comité scientifique de la revue. Outre la qualité scientifique, figurent parmi les critères de sélection : la qualité de l’écriture et le respect des normes éditoriales. Le comité éditorial se réserve le droit de refuser tout article qui ne respecterait pas ces deux critères de sélection.

Longueur des articles : de 25 000 à 40 000 signes maximum, espaces compris.

Les consignes éditoriales à respecter par les auteurs sont disponibles au lien suivant : https://journals.openedition.org/cerri/1647

 

Présentation de la revue

Les Cahiers d’Études du Religieux. Recherches Interdisciplinaires (CER.RI) sont une revue en ligne paraissant depuis 2007 (https://journals.openedition.org/cerri/).

Conçus comme un espace de recherche partagé, les CER.RI ont pour objectif de favoriser la collaboration, sur le plan diachronique, des spécialistes de périodes allant de l’Antiquité aux sociétés d’aujourd’hui pour saisir dans toute sa complexité le fait religieux. La revue est portée depuis 2022 par le Centre de Recherches Interdisciplinaires en Sciences Humaines et Sociales (CRISES) de l’Université Paul-Valéry Montpellier 3 et est référencée notamment par RelBib. Bibliographie de Science des Religions et l’Index Theologicus (Université de Tübingen).

 

Comité de rédaction

Guilhen Antier (Institut protestant de théologie, Montpellier)

Pierre-Yves Kirschleger (Université Paul-Valéry Montpellier 3)

Jérôme Lagouanère (Université Paul-Valéry Montpellier 3)

 

 

OCTOBRE 2024

Appel à communication pour le Colloque international "Harriet Taylor pour et par elle-même" -  15 et 16 avril 2025 à l'Université Paul-Valéry (Montpellier III)

Télécharger l'appel à communication

[English Below]

Argumentaire

            Si la philosophie d’Harriet Taylor a fait l’objet de travaux pionniers dès le début des années 1970 (Rossi, 1970 ; Okin, 1979 ; Le Dœuff, 1998), la publication en 1998 des Complete Works par Jo Ellen Jacobs a donné un nouvel essor aux recherches sur sa pensée. Pourtant, alors que l’existence de cette édition émancipe en partie ses écrits de ceux de John Stuart Mill, force est de constater que le commentaire peine encore à lui octroyer le statut d’autrice à part entière, et à la reconnaître comme une théoricienne singulière. En raison de son travail de co-écriture avec John Stuart Mill, mais aussi de biais « masculinistes » propres à l’histoire de la philosophie (Le Dœuff, 1989), la tendance a souvent été de considérer l’œuvre taylorienne à l’aune de la philosophie millienne. On considère, par exemple, que ses travaux de jeunesse, écrits avant la collaboration avec Mill, « portent en germes » les notions amenées ultérieurement au statut de concepts par ce dernier ; ou encore que sa philosophie est une version certes plus radicale, mais moins conséquente que celle du philosophe du canon.

Un des enjeux de ce premier colloque international consacré à Harriet Taylor sera précisément de réfléchir aux principes méthodologiques permettant de se déprendre de ce biais, afin de faire droit à la complexité comme à la singularité de la pensée de la philosophe. Dans Le Sexe du Savoir, Michèle Le Dœuff invitait à mettre en œuvre « une méthode attentive aux désaccords » : « Il faut [...] prendre ce qu’elle a écrit seule, ce qu’il a écrit seul, et confronter ; on peut ensuite comprendre leur accord, quand accord il y eut, comme résultat du débat – non œuvre d’une fusion de deux esprits » (Le sexe du savoir, p. 266). Suivant ces suggestions, il s’agira de prendre pour point de départ la détermination des spécificités de la philosophie taylorienne. Si ses écrits en faveur de l’émancipation des femmes présentent des analyses dont l’originalité n’a pas encore été pleinement explorée, il conviendra également de prendre au sérieux ses textes consacrés à la politique, à la morale, à la religion, ainsi qu’à l’esthétique. C’est aussi son apport en matière d’économie politique qu’il sera important d’examiner.

 Lorsqu’elle découvre les actes de la Convention des femmes de Seneca Falls de 1848, dont elle rend compte dans l’Affranchissement des femmes, Taylor loue la radicale nouveauté d’un « mouvement non seulement pour les femmes, mais par les femmes elles-mêmes » (Taylor, 2014). De la même manière, nous voudrions avec ce colloque ouvrir un espace où l’on examinerait Taylor non seulement pour elle-même, mais aussi par elle-même. Ainsi, il ne s’agira pas seulement – même si c’est déjà beaucoup – de rendre justice à une œuvre trop longtemps négligée en la mettant en lumière, mais aussi d’accorder une attention toute particulière aux textes dont on a de bonnes raisons de penser qu’ils ne sont pas le fruit d’une co-écriture, mais celui de son propre travail.

Axes thématiques 

1) Un premier axe regardera les questions de méthode que pose le choix de lire et de penser Harriet Taylor « pour elle-même et par elle-même ». On pourra ainsi se demander comment lire les textes écrits avec Mill sans du même coup ôter à sa pensée sa singularité ; l’on pourra aussi travailler l’inscription de son œuvre dans l’histoire de la philosophie, en particulier celle de la philosophie féministe ; on pourra enfin réfléchir aux discussions qui se tissent, parfois en sous-texte, avec d’autres figures du féminisme, en particulier du féminisme britannique (Wollstonecraft, Wheeler, Martineau, etc.).

2) Un second axe portera plus spécifiquement sur sa philosophie morale et politique. En effet, quoiqu’on l’ignore souvent, Harriet Taylor s’est intéressée à une très grande variété d’objets. De l’analyse du rôle social et politique de la religion à la question de la foi, de l’enjeu de l’éducation à la critique du conformisme social, et à l’éloge de la désobéissance civile, ses textes couvrent des pans majeurs de la philosophie politique et morale. Les contributions pourront ainsi explorer l’un ou l’autre de ces objets, en se demandant aussi bien ce qui distingue le traitement proposé par Taylor que ce qui, sans que cela soit exclusif, l’inscrit pleinement dans l’histoire de la philosophie, ou résonne avec les discussions dont elle est contemporaine.

3) Un troisième axe s’intéressera aux questions de sexe, de genre, de race, et de classe, et aux enjeux que pose leur intersection. Taylor est en effet sensible à la spécificité des discriminations et aux violences qui affectent les différents groupes assujettis. Dans le même temps, elle reconduit certains préjugés classistes et racistes, participant peut-être ainsi à la construction d’un féminisme blanc et bourgeois dont on peut discuter les effets problématiques. Par ailleurs, et contrairement à l’image d’une femme « frigide » véhiculée par certains commentaires œuvrant à son discrédit, il faut souligner qu’elle esquisse dans certains textes des années 1830, une théorisation de la sexualité qui n’a pas encore retenu l’attention des commentateur·rice·s.

4) Co-autrice des Principes d’économie politiques à partir de l’édition de 1848, Taylor a pensé l’économie politique, en particulier la plausibilité des socialismes. Ce quatrième axe sera donc l’occasion de s’intéresser à sa pensée économique, et aux liens qu’elle tisse avec le socialisme et l’owenisme. Si la question de la co-écriture avec Mill se posera particulièrement regardant ce domaine, son exploration sera aussi l’occasion d’éclairer la manière dont les questions économiques rencontrent les enjeux féministes, les socialismes s’étant le plus souvent exportés de la France vers l’Angleterre et de l’Angleterre vers la France par le biais des dialogues des féministes du premier XIXe siècle. On pourra ainsi se demander si le socialisme de Taylor se distingue, par sa dimension féministe, de celui de ses homologues masculins, et si l’on peut plus largement penser un socialisme féministe spécifique.

5) Si cette partie de son travail n’a fait jusqu’à présent l’objet d’aucun commentaire approfondi, Harriet Taylor est l’autrice de réflexions théoriques sur l’art ou sur certaines œuvres, de comptes-rendus de textes littéraires, d’un essai d’esthétique défendant la culture de la sensibilité (« The Seasons »), mais aussi de poèmes. Une des questions qu’il s’agira de poser dans ce cinquième axe sera celle de savoir si et comment sa théorie esthétique, s’il y en a une, s’articule avec ses considérations morales et politiques. Ne peut-on trouver, dans ses textes des années 1830, les éléments d’une culture de soi ou d’une esthétisation de l’existence visant à rendre les individu·e·s aptes à éprouver davantage de plaisirs et des plaisirs qualitativement supérieurs ?

 

Organisation

Aurélie Knüfer (CRISES & membre de l'IUF), aurelie.knufer@univ-montp3.fr 

Ludmilla Lorrain (HIPHIMO), ludmilla.lorrain@gmail.com 

 

Format et modalités d’envoi des propositions de contribution : 

Les propositions de contribution devront comporter au maximum 500 mots. Elles seront accompagnées d’une courte bibliographie, ainsi que de quelques indications biographiques concernant l’auteur·rice de la proposition, et pourront être rédigées dans l’une ou l’autre des langues du colloque, à savoir le français et l’anglais. Elles sont à envoyer sous format .doc et .PDF à l’adresse suivante : symposiumharriettaylor@gmail.com

 

Calendrier : 

Date limite pour l’envoi des propositions de contribution : 1er octobre 2024. 

Dates du colloque : 15 et 16 avril 2025.

 

Lieu :

Le colloque aura lieu à l’Université Paul-Valéry (Montpellier), sur le site Saint-Charles (rue du Professeur Henri Serre).

 

Bibliographie sélective 

Deutscher, Penelope. “When Feminism Is ‘High’ and Ignorance Is ‘Low’: Harriet Taylor Mill on the Progress of the Species”. Hypatia 21, n. 3: 136-50.

Jacobs, Jo Ellen. 1998. The Complete Works of Harriet Taylor Mill. Bloomington, IN: Indiana University Press.

Le Doeuff, Michèle. 1989. L’Étude et le rouet: Des femmes, de la philosophie, etc. Paris: Seuil.

———.  2023. Le sexe du savoir. Lyon: ENS éditions.

McCabe, Helen. 2023. Harriet Taylor Mill. Cambridge: Cambridge University Press.

Mill, John Stuart, Harriet Taylor Mill. 2014. John Stuart Mill et Harriet Taylor: écrits sur l’égalité des sexes. Translated and edited by Françoise Orazi. Lyon: ENS éditions.

Okin, Susan Moller. 1979. Women in Western Political Thought. Princeton, NJ: Princeton University Press.

Philips, Menaka. 2018. “The ‘Beloved and Deplored’ Memory of Harriet Taylor Mill: Rethinking Gender and Intellectual Labor in the Canon”. Hypatia 33, n. 4: 626-42.

Pötzsch, Janelle. 2022. “Harriet Taylor Mill: The Unitarian Background”. Women’s Studies 51, n. 1: 32-49.

Pujol, Michèle A. 1992. Feminism and Anti-Feminism in Early Economic Thought. Aldershot: Edward Elgar Publishing.

Rossi, Alice S. 2005. Essays on Sex Equality: John Stuart Mill and Harriet Taylor Mill. Chicago, IL: University of Chicago Press.

 

[English Version]

Call for papers: International symposium - Harriet Taylor for and by herself - 15-16 April, 2025 - Université Paul-Valéry (Montpellier III)

Introduction

            Although Harriet Taylor’s philosophy has been the subject of pioneering work from the early 1970s onwards (Rossi 1970; Okin 1979; Le Dœuff 1998), research into her thought received a new impetus from the publication of her Complete Works in 1998, edited by Jo Ellen Jacobs. However, while the existence of this edition partly emancipates her writings from those of John Stuart Mill, commentary is still hesitant to grant her the status of an author in her own right, and to recognise her as a distinctive theorist. Because of her work as a co-author with John Stuart Mill, but also because of the “masculinist” bias present in the history of philosophy (Le Dœuff, 1989), the tendency has often been to consider Taylor’s work in the light of Millian philosophy. It has been argued, for example, that her early works, written before her collaboration with Mill, contain undeveloped ideas that Mill later transformed into fully-formed concepts; or that her philosophy, while more radical, is not as important as that of the canonical philosopher.

One of the challenges of this first international symposium devoted to Harriet Taylor will be precisely to reflect on the methodological principles that will enable us to free ourselves from this bias, in order to do justice to both the complexity and the singularity of her philosophical thought. In Le Sexe du Savoir, Michèle Le Dœuff calls for “a method that is attentive to disagreements”: “We must […] take what she wrote alone, what he wrote alone, and set them against each other; we can then understand their agreement, when there was agreement, as being the result of debate – not the outcome of a fusion of two minds” (2023, 266). Following these suggestions, our starting point will be to identify the specific features of Taylorian philosophy. While studies of her writings in support of women’s emancipation have not yet fully explored the originality of her analyses in this domain, we should also take seriously her writings on politics, morality, religion, and aesthetics. It will also be important to examine her contribution to political economy.

 When she discovered the proceedings of the 1848 Seneca Falls Convention, which she reported on in Enfranchisement of Women, Taylor praised the radical novelty of a “movement not merely for women, but by them” (Taylor 2014). In the same way, with this symposium we would like to open up a space in which Taylor can be examined not only for herself, but also by herself. In this way, we will be able not only to do justice to work that has been neglected for too long (although this is a worthy task in itself), but also to pay particular attention to texts that we have good reason to believe are not the fruit of co-authorship, but the work of Taylor alone.

Research areas

1) The first research area is concerned with the methodological issues raised by the choice of reading and thinking about Harriet Taylor “for herself and by herself”. This will involve considering how to read the texts that Taylor wrote together with Mill, without in the process depriving Taylor’s own thought of its singularity; it will also involve examining the place of her work in the history of philosophy, particularly feminist philosophy; and finally, it will be possible to reflect on the discussions that take place, sometimes in subtext, with other figures of feminism, particularly British feminism (Wollstonecraft, Wheeler, Martineau, etc.).

2) A second research area will focus more specifically on Taylor’s moral and political philosophy. Although this fact is often overlooked, Harriet Taylor was interested in a wide variety of subjects. Her texts cover major areas of political and moral philosophy, ranging from the analysis of the social and political role of religion to the question of faith, and from the issue of education to a critique of social conformism and praise of civil disobedience. Contributions may explore any of these subjects, examining both the distinctive features of Taylor’s treatment and the ways (not necessarily exclusive) in which it fits into the history of philosophy or resonates with contemporary discussions.

3) A third research area will focus on questions of sex, gender, race, and class, as well as the issues raised by their intersection. Taylor is attuned to the specific nature of particular forms of discrimination and to the violence that affects the various groups that are subject to it. At the same time, she perpetuates certain classist and racist prejudices, perhaps contributing to the construction of a white, bourgeois feminism, whose problematic effects are a matter for debate. In addition, and contrary to the image of a “frigid” woman conveyed by some commentators working to discredit her, it should be emphasised that, in certain texts from the 1830s, she outlines a theorisation of sexuality which has not yet attracted the attention of commentators.

4) As a co-author of Principles of Political Economy from the 1848 edition onwards, Taylor reflected on political economy, and especially the plausibility of forms of socialism. This fourth research area will focus on her economic thought, and its links with socialism and Owenism. While the exploration of this domain particularly raises the question of Taylor’s co-authorship with Mill, it also presents the opportunity to shed light on the relationship between economic questions and feminist issues, especially since, in the nineteenth century, forms of socialism were most often transmitted from France to England and from England to France through the dialogues of the feminists. We can therefore consider whether the feminist dimension of Taylor’s socialism makes it distinct from that of her male counterparts, and whether we can, more broadly, conceive of a specifically feminist socialism.

5) Although this part of her work has so far not been the subject of any in-depth commentary, Taylor is the author of reviews of literary texts, theoretical reflections on art or on certain works, an aesthetic essay defending the culture of sensibility (“The Seasons”), and also poems. Among other questions, this fifth research area considers whether her writing in this domain constitutes an aesthetic theory, and if so, whether, and how, it relates to her moral and political thought. Can we find, in Taylor’s texts from the 1830s, the foundations of a culture of the self or an aestheticisation of existence aimed at enabling individuals to experience more and qualitatively superior pleasures?

 

Organisation

Aurélie Knüfer (CRISES & member of IUF), aurelie.knufer@univ-montp3.fr

Ludmilla Lorrain (HIPHIMO), ludmilla.lorrain@gmail.com

 

Format and procedure for submitting contribution proposals:

Proposals for contributions should not exceed 500 words, and should be accompanied by a short bibliography and some biographical information about the author of the proposal. They may be written in either of the symposium languages, French or English, and should be sent in .doc and .pdf format to the following address: symposiumharriettaylor@gmail.com

 

Timetable:

Deadline for contribution proposals: 1 October 2024.

Date of symposium: 15-16 April, 2025.

 

Location:

The symposium will take place at the Université Paul-Valéry (Montpellier), on the Saint-Charles site (rue du Professeur Henri Serre).

 

Selected bibliography

Deutscher, Penelope. “When Feminism Is ‘High’ and Ignorance Is ‘Low’: Harriet Taylor Mill on the Progress of the Species”. Hypatia 21, n. 3: 136-50.

Jacobs, Jo Ellen. 1998. The Complete Works of Harriet Taylor Mill. Bloomington, IN: Indiana University Press.

Le Doeuff, Michèle. 1989. L’Étude et le rouet: Des femmes, de la philosophie, etc. Paris: Seuil.

———.  2023. Le sexe du savoir. Lyon: ENS éditions.

McCabe, Helen. 2023. Harriet Taylor Mill. Cambridge: Cambridge University Press.

Mill, John Stuart, Harriet Taylor Mill. 2014. John Stuart Mill et Harriet Taylor: écrits sur l’égalité des sexes. Translated and edited by Françoise Orazi. Lyon: ENS éditions.

Okin, Susan Moller. 1979. Women in Western Political Thought. Princeton, NJ: Princeton University Press.

Philips, Menaka. 2018. “The ‘Beloved and Deplored’ Memory of Harriet Taylor Mill: Rethinking Gender and Intellectual Labor in the Canon”. Hypatia 33, n. 4: 626-42.

Pötzsch, Janelle. 2022. “Harriet Taylor Mill: The Unitarian Background”. Women’s Studies 51, n. 1: 32-49.

Pujol, Michèle A. 1992. Feminism and Anti-Feminism in Early Economic Thought. Aldershot: Edward Elgar Publishing.

Rossi, Alice S. 2005. Essays on Sex Equality: John Stuart Mill and Harriet Taylor Mill. Chicago, IL: University of Chicago Press.

 

 

DATE LIMITE NON INDIQUÉE

 

Ouverture du Programme Horizon Europe 2021-2027

Le programme-cadre 2021-2027 d'Horizon Europe de l’Union européenne pour la recherche et l’innovation est ouvert depuis le 1er janvier 2021.

Le cluster «Culture, créativité et société inclusive» du pilier 2 du programme vise à répondre aux enjeux auxquels sont confrontées nos sociétés contemporaines, que ces enjeux soient économiques, politiques, sociaux ou culturels.

Parmi les principaux domaines d’intervention des appels de ce cluster, l'un peut particulièrement intéresser les chercheurs en SHS :

Patrimoine culturel et industries culturelle et créatives

objectifs :

Assurer une meilleure protection des sites et monuments historiques, des paysages culturels, des musées, des archives, des langues, des coutumes, des traditions

Assurer la valorisation, l'accès, la protection et la durabilité du patrimoine culturel.

 

Pour rappel :

Les projets sont collaboratifs (consortium de plusieurs partenaires de pays et de types (public, privés) différents)

Les consortiums sont ouverts aux pays de l'UE

Financement : 100% des coûts directs + 25% de coûts indirects

Projet en général à 3 millions d’euros sur 3 ou 4 ans

Des informations complémentaires sont disponibles à :

https://www.horizon-europe.gouv.fr/culture-creativite-et-societe-inclusi...

Dernière mise à jour : 29/11/2024